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Deuil national au Kazakhstan après la mort de 42 mineurs

Le Kazakhstan, le Kirghizstan et l'Ouzbékistan sont confrontés à des coupures d'électricité massives

Le Kazakhstan, le Kirghizstan et l'Ouzbékistan sont confrontés à des coupures d'électricité massives - WAKIL KOHSAR

Au moins 42 personnes sont mortes au Kazakhstan dans un nouvel accident mortel au sein d'une mine du géant mondial de l'acier ArcelorMittal, ont annoncé samedi les autorités de cet immense pays d'Asie centrale.

"Un incendie s'est produit à la mine Kostenko, qui a entraîné la mort de 42 personnes, tandis que 18 victimes blessées à des degrés divers ont été transportées à l'hôpital", a indiqué l'administration régionale dans un communiqué, précisant que "sur les 252 mineurs présents au moment du drame, 205 mineurs ont été remontés à la surface".

Un des pires accidents dans l'histoire du pays

Les recherches des mineurs du groupe ArcelorMittal portés disparus dans l'un des pires accidents industriels de l'histoire du Kazakhstan, qui a fait au moins 36 morts, se poursuivent dimanche dans cet immense pays d'Asie centrale qui a décrété un jour de deuil national.

Ce coup de grisou dans la mine Kostenko à Karaganda (centre) s'ajoute à une longue liste de drames déjà survenus dans des sites kazakhs d'ArcelorMittal, et a poussé le gouvernement kazakh à nationaliser la filiale locale du géant mondial de l'acier.

Selon un point du ministère des Situations d'urgence à 15h00 locales (09H00 GMT), "les corps de 42 mineurs ont été retrouvés et quatre mineurs étaient toujours recherchés", alors que plus de 250 mineurs étaient sous terre au moment de l'explosion.

Les chances de les retrouver vivants sont cependant "très faibles", avaient prévenu les sauveteurs la veille au soir, en raison de l'absence de ventilation dans la mine, de la faible autonomie des respirateurs d'urgence pour mineurs et de la puissance de l'explosion, qui s'est propagée sur deux kilomètres.

Le deuil national : les drapeaux sont berne pour cette journée

Immédiatement après l'annonce de l'accident samedi matin, le président du Kazakhstan, Kassym-Jomart Tokaïev, avait ordonné de "mettre fin à la coopération" avec le groupe.

En présence des familles des victimes à Karaganda, il avait qualifié ArcelorMittal de "pire entreprise de l'histoire du Kazakhstan du point de vue de la coopération avec le gouvernement".

Conséquence immédiate, le gouvernement kazakh et le géant de l'acier ont annoncé un accord préliminaire pour "transférer la propriété de l'entreprise en faveur de la République du Kazakhstan".

Le groupe avait précisé "s'engager à finaliser dans les plus brefs délais la transaction" de sa filiale locale, ArcelorMittal Temirtaou.

Dimanche, les drapeaux avec un aigle et un soleil doré sur fond bleu turquoise du Kazakhstan sont en berne pour cette journée de deuil national, comme à Karaganda, a constaté une journaliste de l'AFP.

Depuis la chute de l'Union soviétique en 1991, environ 200 mineurs ont perdu la vie au Kazakhstan, l'immense majorité dans des sites d'ArcelorMittal.

L'arrivée du groupe au Kazakhstan en 1995 a d'abord été porteuse d'espoir dans le marasme socio-économique ayant suivi la chute du communisme.

Mais le manque d'investissements et les normes de sécurité insuffisantes ont été par la suite à de maintes reprises critiquées par les autorités, tandis que les syndicats appellaient à un contrôle plus strict du gouvernement.

ArcelorMittal, dirigé par l'homme d'affaires indien Lakshmi Mittal et basé au Luxembourg, exploite une quinzaine d'usines et de mines dans le centre de l'ex-république soviétique.

CN avec AFP