La France doit-elle intervenir en Syrie?
La France va-t-elle suivre les Etats-Unis de Donald Trump contre le régime de Damas? Le président américain a menacé de tirs de missiles en représailles à l'attaque chimique présumée à Douma, près de Damas, menée par le régime de Bachar el-Assad.
Emmanuel Macron doit annoncer sa décision dans les prochains jours. En cas de riposte militaire, la France veut se limiter à frapper les stocks d'armes chimiques. Pour Vincent Desportes, ancien général de division de l'armée de terre, le président français n'a pas le choix:
"Depuis longtemps M. Macron a dit 's'il y a utilisation d'armes chimiques je tirerais', donc il s'est mis dans un corner. Il y est. Il ne peut pas céder sinon tout va se détricoter. (…) Si l'utilisation des armes chimiques est avérée, il n'y a pas d'autre choix. Une nouvelle reculade aurait un impact très fort sur la diminution de la crédibilité du camp occidental".
"Un piège narcissique"
A l'inverse, pour Caroline Galactéros, docteur en sciences politiques et colonel au sein de la réserve opérationnelle des armées, la France n'a pas à s'aligner sur les Anglo-Saxons:
"On est en train de pousser la France à prendre position. On n'est pas obligé de rester dans cette erreur. Il y a un piège narcissique qui est tendu au président Macron. Il ne faut pas qu'il tombe dans ce piège qui vise à le pousser à intervenir aux côtés des Anglo-Saxons au nom de la morale. Or, ce qu'il faut comprendre que ce qui est en jeu dans ce conflit, c'est la repolarisation du monde. Les Etats-Unis sont en train de faire entrer l'Europe dans le rang. C'est une vaste manœuvre de remise en cohérence autour de l'alliance atlantique car il y a des enjeux de défense considérables autour de Washington face à la Russie et à la Chine".