Le Qatar retire sa médiation entre Israël et le Hamas, selon une source diplomatique

Le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères qatari Mohammed ben Abderrahmane Al Thani à Doha le 24 octobre 2024 - Nathan Howard / POOL / AFP
Le Qatar a retiré sa médiation entre Israël et le Hamas palestinien après des mois d'efforts infructueux pour mettre fin à la guerre dévastatrice dans la bande de Gaza, a indiqué samedi une source diplomatique. Il a aussi indiqué que le bureau politique du mouvement islamiste à Doha "n'a plus de raison d'être", a ajouté la même source, sans dire explicitement si le bureau serait fermé.
Avec les Etats-Unis et l'Egypte, le Qatar avait mené une médiation entre les deux belligérants depuis une seule trêve dans le conflit en novembre 2023 qui avait duré une semaine et avait permis la libération d'otages retenus à Gaza en échange de prisonniers palestiniens détenus par Israël.
Le Hamas et Israël s'accusent mutuellement de bloquer tout accord, chaque camp refusant les conditions de l'autre pour un cessez-le-feu dans la guerre déclenchée le 7 octobre 2023 par une attaque du mouvement islamiste palestinien contre Israël.
"Les Qataris ont fait savoir à l'administration américaine qu'ils seraient prêts à s'engager à nouveau dans la médiation lorsque les deux parties (...) démontreront une volonté sincère de revenir à la table des négociations", a indiqué la source diplomatique sous le couvert de l'anonymat.
Ils ont aussi "informé les Israéliens et le Hamas que tant que les deux camps refusent de négocier un accord de bonne foi, ils ne pourront pas continuer à jouer le rôle de médiateur. En conséquence, le bureau politique du Hamas (à Doha) n'a plus sa raison d'être", a-t-elle poursuivi.
"Aucune demande"
Un responsable du Hamas a indiqué que son mouvement n'avait reçu "aucune demande de quitter le Qatar". "Nous n'avons rien pour confirmer ou infirmer ce qui a été publié par une source diplomatique non identifiée", a déclaré depuis Doha ce responsable du Hamas joint au téléphone par l'AFP.
Pendant ce temps, la guerre se poursuit dans le territoire palestinien, où la Défense civile a annoncé la mort de 14 personnes, tuées dans deux frappes israéliennes, samedi.
Selon le porte-parole de la Défense civile de Gaza, Mahmoud Bassal, une frappe sur l'école Fahad al-Sabah à Gaza-ville (nord), où sont réfugiés des déplacés, a fait "cinq morts, dont des enfants". Une autre frappe israélienne "sur des tentes de déplacés à Khan Younès" (sud) a fait "neuf morts".
L'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre dans le sud d'Israël a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles israéliennes, incluant les otages tués ou morts en captivité. Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.
L'offensive israélienne lancée en représailles dans la bande de Gaza a fait 43.552 morts, majoritairement des civils, selon des chiffres du ministère de la Santé de Gaza, et provoqué un désastre humanitaire.