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Migrants sur l'Open Arms: la question de l’accueil sur fond de crise politique italienne

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Alors que l’Italie se déchire sur la question de l’accueil des migrants, deux navires attendent en Méditerranée au large de l'île de Lampedusa. Malgré les difficultés, une solution diplomatique devrait être trouvée pour l’Open Arms. Quant à l’Ocean Viking, l’affaire est elle bien plus compliquée.

On pensait le dénouement proche, finalement l’accostage du navire Open Arms et de ses 147 migrants à bord est loin d’être réglé. Six pays dont la France avait pourtant, semble-t-il, trouvé un accord pour accueillir ces réfugiés. L’annonce avait été faite jeudi par le Premier ministre italien. Finalement, joint par RMC jeudi soir, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés avait démenti tout accord officiel.

Salvini ne vacille pas

Si la situation est compliquée, elle le doit à un désaccord entre deux ténors de la politique italienne. Matteo Salvini, ministre de l’Intérieur, fait face à Giuseppe Conte, président du conseil italien. Il y a peu, tous deux étaient pourtant alliés mais aujourd’hui, ils se déchirent sur le sort de ces migrants bloqués au large de l’île italienne de Lampedusa depuis mercredi soir. Le premier refuse d’être le complice de trafiquants d’êtres humains, le second voit dans cet accord une main tendue de l’UE.

L'Ocean Viking attend faute de mieux

Si jamais une solution venait à être trouvée pour ce navire de l’ONG espagnole Proactiva, cela ne règlera de toute façon pas le problème de l’Ocean Viking. Cet autre bateau navigue, lui, depuis le 4 août dernier et appartient à SOS Méditerranée ainsi que Médecins Sans Frontières. Il possède à son bord 356 migrants qui attendent eux aussi de pouvoir toucher terre.

"Il faut que cela cesse"

Alors, arrivera-t-on à un accord ? "Plus les heures passent et plus la situation à bord est très difficile, explique Fabienne Lassalle directrice générale adjointe de SOS Méditerranée à RMC. Que ce soit l’équipage ou les rescapés, une grande partie des personnes à bord est malade. Ils ont déjà subi alors pourquoi leur faire durer plus cette attente insoutenable ? Il faut que cela cesse le plus rapidement possible", s’inquiète-t-elle.

Cette fois-ci, le problème est différent mais surtout plus complexe. L’Ocean Viking est interdit des eaux territoriales italiennes via un décret et navigue entre Malte et Lampedusa. Sa mission, in fine, est de trouver un port d’attache.

La Libye, il y a quelques jours, n’avait pas donné suite à sa demande et refusait donc par son silence un dénouement positif pour ces centaines de migrants. "Avec moi, les ports sont et resteront fermés aux trafiquants et à leurs complices étrangers". Forcé de constater qu'en Italie, Matteo Salvini semble bien vouloir y faire de même.

Paul Barcelonne (avec Maxime Trouleau)