Panne de courant en Espagne: à Madrid, habitants et touristes ont passé près de 8h sans courant

Le soulagement ce mardi matin dans la péninsule ibérique. 92% des Espagnols ont retrouvé l'électricité. Cela concerne 6,5 millions de foyers au Portugal sur près de 7 millions impacté lundi par une coupure d'électricité massive et inédite. Notre correspondant à Madrid a passé la journée dans un quartier du centre-ville, avec pour seule solution pour les habitants le système d.

Le courant revient progressivement dans la péninsule ibérique après la panne géante qui a touché l'Espagne et le Portugal lundi. Une coupure généralisée à 12H30 qui a paralysé les deux pays et dont on ne connaît toujours pas l'origine.

"Jamais" il n'y avait eu un tel "effondrement" du réseau espagnol a indiqué le Premier ministre Pedro Sanchez. Son homologue portugais Luis Montenegro a de son côté évoqué une "situation grave et inédite" dont l'origine est à trouver "probablement en Espagne".

L'approvisionnement a été partiellement rétabli grâce aux interconnexions avec la France et le Maroc. Pour venir en aide à ces pays, la France envoie "jusqu'à 2000 mégawatts" d'électricité indique RTE, soit la puissance de deux réacteurs nucléaires.

La journée a donc été longue pour certains habitants d’un quartier de Madrid qui ont passé plus de 8h sans électricité. Une petite table, une bouteille de vin, et une radio à antenne, dans cette ruelle madrilène, les voisins passent le temps. “La première chose que j’ai faite, c’est acheter des boites de conserves !”, confie un Madrilène. “Moi c’est acheter du tabac parce que je fume”, ajoute une autre.

La radio, c’est le seul moyen de rester informé. “C’est une radio analogique, elle va marcher jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de batteries. Là, on ne sait pas ce qui est en train de se passer”, appuie cette habitante. “Rien ne marche chez moi, je n’ai même plus d’eau, donc je viens boire une bière avec mes voisins et écouter les infos”, enchaîne un homme.

Un cauchemard pour les restaurateurs

Rien à faire sauf profiter du soleil, y compris pour les touristes.

“Ça déconnecte complètement, je n'ai pas l’habitude, l’ambiance est un peu particulière. Ça me fait penser au Covid, c’est drôle”, indique un Français.

D’autres sont plus inquiets, plus de métro, plus de banques et plus de réseaux. “On ne peut pas communiquer avec nos familles ou qui que ce soit”, “J’ai prévenu mon boulot que je ne peux pas venir, c’est dangereux avec les feux de circulation éteints”, appuient ces habitants.

Pour les restaurateurs, c’est un enfer. Esteven attendait 150 clients à midi, mais a dû fermer. “A cette heure-ci d’habitude, c’est plein. Normalement, on aurait fait 3000, 4500 euros… Et là, rien”, déplore-t-il.

Dans ce quartier, la lumière est revenue à partir de 20h30. Trop tard pour ce restaurateur resté fermé, et forcé de jeter ses produits frais à la poubelle.

Edgar Groleau avec Guillaume Descours