Rapatriement des jihadistes français: "C'est un sujet sensible, qui génère un malaise dans la population"

La défaite de l’État Islamique n’est plus qu’une question de temps. Des jidhadistes défendent dans l'Est de la Syrie, ce qui reste de l'autoproclamé califat... aujourd’hui moins d'un demi-kilomètre carré. Les États-Unis vont retirer leurs troupes de Syrie, et mettent la pression sur les pays européens. Donald Trump a appelé ce week-end dans un tweet la Grande-Bretagne, l’Allemagne, la France à rapatrier leurs ressortissants détenus en Syrie.
Mais la France se pose toujours la question : faut-il rapatrier les djihadistes français pour les juger dans l’hexagone ? Dans les rangs de la majorité, la question suscite un certain embarras.
"C'est un sujet sensible, qui génère un malaise dans la population", confie un député, qui précise: "on préfère être discret".
Un risque de dispersion?
Tout faire aussi pour que ceux qui sont encore en Irak et Syrie le restent le plus longtemps possible. "Ils sont sous la responsabilité des kurdes", balayait dimanche le secrétaire d'Etat, Laurent Nunez. "Ils doivent être jugés là où ils ont commis leurs exactions", précise-t-il.
L'hypothèse d'un retour de ces jihadistes n'est donc pas l'option privilégiée par l'exécutif. "Nous les rapatrierons, si la situation évolue et qu'il y a un risque de dispersion", explique un député qui tente de rassurer. "S'ils reviennent, l'arsenal juridique est prêt", dit-il. "Dès qu'ils poseront le pied sur le sol français, ils seront incarcérés".