Syrie: après la chute du régime, des Syriens installés en France espèrent pouvoir rentrer au pays

Rentrer pour reconstruire. C'est l'appel "à tous les Syriens de l'étranger" du Premier ministre chargé de la transition en Syrie, Mohammad al-Bachir. "Revenez. Nous devons renaître et nous avons besoin de l'aide de tous" lance-t-il dans une interview publiée mercredi dans le quotidien italien Corriere della Sera.
Plus de 6 millions de Syriens, un quart de la population, ont fui le pays depuis le début de la guerre civile en 2011. Les nouveaux maîtres de Damas promettent de respecter toutes les minorités et religions. Pour beaucoup de Syriens en France, c'est bien trop tôt pour envisager un retour. Mais certains se prennent à rêver d'une vie de l'autre côté de la Méditerranée.
Le rêve avait été enterré, il a rejailli dimanche. Wassel a fui le régime Assad et désormais, il espère de nouveau que la situation se stabilise. Ce Franco-Syrien a travaillé toute sa vie dans les analyses médicales.
“Si c’est stable, je pense qu’il y a beaucoup de Syriens qui vont y retourner, moi le premier. Pour tout ce qui concerne mon métier dans les analyses médicales, pour reconstruire la Syrie sur le plan de la santé, oui, c’est important”, indique-t-il.
L'espoir d'une situation stable en Syrie
Avec l'espoir, s'accentue la nostalgie d'Hassan, un ancien prisonnier du régime. “J’ai besoin d’aller voir en fait. Aller voir les gens, voir ce qui se passe à la télé en réalité”, pointe-t-il. Après 25 ans en France, à Lyon puis Saint-Etienne, “après toutes ces années ici, je me suis dit que s’il y a vraiment la paix, peut-être que je retournerai passer la fin de ma vie là-bas”, indique-t-il.
Un premier retour en janvier, février peut-être, voire même dès demain s'exclame Ammar.
“Je veux rentrer me promener dans un Damas sans les Assad”, confie-t-il.
Le photographe part "pour une durée indéfinie". "Ma mère est morte il y a 10 ans et depuis, je n’ai pas vu sa tombe. Donc ça sera ma toute première visite en arrivant à Damas”, souffle-t-il. Ammar ajoute: “Bien sûr qu'il y a des craintes pour l'avenir, mais laissez-nous savourer ce moment".