"La méthode Blanquer ne passe plus": le SNES-FSU salue "la reprise en main" par Jean Castex
Une grève massive, des manifestations et une réaction rapide du gouvernement. Après la journée de mobilisation des enseignants ce jeudi, une réunion a été organisée au ministère de l’Education nationale avec les organisations syndicales, en présence de Jean-Michel Blanquer, mais surtout du Premier ministre Jean Castex. Olivier Véran, le ministre de la Santé, a participé aux discussions à distance après avoir été testé positif au Covid. De premières annonces ont été faites à l’issue de cette rencontre, avec notamment la distribution de 5 millions de masques FFP2 pour le personnel scolaire et le recrutement de 3.300 contractuels, ainsi que des assistants d’éducation et du personnel administratif.
Pour le syndicat d’enseignants SNES-FSU, cette "reprise en main" par Jean Castex est une bonne chose. "On a constaté qu’il y a eu quelques annonces, comme sur les masques FFP2. Ce qui a été frappant, c’est le changement de ton dans les discussions avec le ministère, explique la secrétaire générale Sophie Vénétitay dans ‘Apolline Matin’ ce vendredi sur RMC et RMC Story. Il y a une semaine, on avait eu un échange avec Jean-Michel Blanquer, avec beaucoup d’autosatisfaction, un peu sur le mode ‘tout a été très bien fait’. Hier soir, c’est surtout Jean Castex qui a mené la réunion. Jean-Michel Blanquer était réduit à quelques annonces en fin de réunion. Ça prouve aussi qu’il y a peut-être eu une prise en compte de ce qu’il s’est passé l’après-midi, avec une très forte mobilisation, une mobilisation historique. Sur le fond, il y a quelques éléments mais on est encore loin de ce qui était demandé."
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Blanquer plus crédible ? "C’est certainement une analyse qu’on peut faire"
"C’est une vraie cassure de fond, a ajouté Sophie Vénétitay à propos des relations avec Jean-Michel Blanquer. La colère, ce n’est pas juste celle qui est née de ces dix derniers jours chaotiques. Elle vient de loin, elle s’est développée pendant la crise sanitaire et même avant. La méthode Blanquer ne passe plus. C’est une méthode extrêmement verticale, où l’écoute est très compliquée. C’est aussi ce qu’on a dit hier soir. On va juger sur les actes. Ce ne sont pas quelques engagements, sur le fait de nous écouter davantage, sur une réunion de trois heures, qui vont complètement nous satisfaire. Il faut vraiment ce que ce soit une véritable écoute."
Les syndicats vont désormais discuter de la suite du mouvement. Avec l’espoir que les échanges restent productifs avec le gouvernement. "Il y a eu une forme de dialogue, notamment avec Jean Castex, souligne la secrétaire générale du SNES-FSU. C’est aussi l’une des conclusions qu’on peut tirer, c’est qu’on a eu très rapidement la réaction de Matignon. On a appris cette réunion dans l’après-midi." Jean-Michel Blanquer n’est-il désormais plus crédible ? "C’est certainement une analyse qu’on peut faire, reconnait Sophie Vénétitay. Le dossier a été repris en main en plus haut lieu, parce qu’il y avait une mobilisation très importante et qu’elle pouvait perturber certains agendas politiques. Il faut aussi qu’on aille plus loin."