"C'est notre société, ce sont nos amis, nos pères": Adèle Haenel revient sur ses accusations d'harcèlement sexuel
L'affaire Adèle Haenel se poursuit. Le réalisateur Christophe Ruggia a été exclu de la Société des réalisateurs de films. L'annonce a été faite lundi soir après les révélations dimanche de l'actrice dans Mediapart. Elle accuse Christophe Ruggia "d'attouchements" et de "harcèlement sexuel" lorsqu’elle était âgée de 12 à 15 ans.
De son côté Christophe Ruggia a déclaré à Mediapart "réfuter catégoriquement avoir exercé un harcèlement quelconque ou toute espèce d’attouchement sur cette jeune fille alors mineure".
Mais lundi soir dans une interview vidéo publiée en direct sur le site de Mediapart, Adèle Haenel est revenue en longueur sur ses accusations, l'actrice française a livré un témoignage bouleversant et évoqué en détails les faits qui se seraient produits au début de sa carrière.
"Je pense que ça peut vraiment libérer d'autres paroles"
La comédienne de 30 ans estime qu'en libérant la parole sur ce sujet, elle a un vrai rôle à jouer. Au delà de ses accusations, elle lance un appel à changer les mentalités.
Elle explique pourquoi elle a voulu rendre publiques ces accusations: après la vague #MeToo elle sentait une forme de responsabilité.
"Je voulais contribuer à ça, envoyer ça dans l'espace public. Parce que je pense que ça peut vraiment libérer d'autres paroles. Je ne suis pas dans la même précarité que la plupart des gens à qui ça arrive. Je voulais leur parler à eux et leur dire qu'ils ne sont pas tous seuls."
"On n'est pas là pour les éliminer, mais pour les faire changer"
En prenant la parole sur ce sujet, l'actrice cherche à expliquer qu'il ne s'agit pas du problème d'un homme mais d'une société entière.
"Les monstres, ça n'existe pas. C'est notre société, ce sont nos amis, nos pères. On n'est pas là pour les éliminer, mais pour les faire changer."
Au cours de cette émission, la jeune femme s'est dite choquée que le réalisateur démente ses accusations.