"Intervilles" sans vachettes: "Nagui parle sans savoir", tacle le maire de Mont-de-Marsan

"Nagui parle sans savoir. Il faut qu'il vienne voir et comprenne [...] la passion qu'on a pour la chasse, les remises en question de nos éleveurs et agriculteurs. Ce sont des gens qui apprécient la nature, ils respectent et aiment les animaux. Il ne faut pas avoir d'a priori", a taclé ce samedi sur RMC Charles Dayot, le maire de Mont-de-de-Marsan.
La télévision n'en finit pas de recycler ses émissions cultes (ou pas). Si la nostalgie permet parfois d'éviter des catastrophes industrielles en termes d'audiences (ou pas), nul doute que le retour d'Intervilles (des habitants de deux communes s'affrontent dans divers jeux sportifs), programmé à l'été 2025, fait déjà partie des come-back télévisuels les plus commentés de ces dernières années.
Non pas sur la pertinence ou pas de ressusciter ce programme diffusé pour la première fois en 1962 (du temps de l'ORTF) mais bien sur l'absence annoncée de la vachette, élément phare de l'émission. Aussi, les communes du Sud-Ouest sont vent debout et ont d'ores et déjà annoncé leur intention de ne pas participer au programme. Pourtant, le duel Mont-de-Marsan - Dax est parmi les plus célèbres du jeu.
"Nous n’avons pas besoin de cela", affirme Nagui
Nagui, ancien et futur présentateur d'Intervilles, se justifie de nouveau ce samedi dans Ouest-France. Il met en avant notamment la "sensibilité au bruit et à la foule et l'inconfort" des animaux, "sans parler du risque de blessures". "Le respect de l’être que je souhaite dans mes émissions concerne aussi bien les humains que les animaux", affirme-t-il. Et l'animateur de rappeler: "Il n’y a plus d’animaux dans les émissions de télévision aujourd’hui."
De son côté, le maire de Mont-de-Marsan s'interroge au micro d'Anaïs Matin sur une tentative d'"aseptiser et d'uniformiser". "J'espère que ce n'est pas complètement fait pour draguer une certaine frange animaliste ou wokiste", poursuit l'élu, qui y voit "quelque chose de larvé et sournois".
Selon lui, les vachettes étaient l'une des raisons qui expliquaient le succès du jeu, d'autant que Charles Dayot l'affirme: "Les vaches landaises sont naturellement joueuses. Ce sont elles qui donnent ce piment, ce côté comique et un peu plus imprévisible." La culture landaise offre une "vie de rêve" aux vachettes, assure l'élu.
"Elles sont dans des champs extensifs, elles sont bichonnées, adulées!", assure le maire à propos des vachettes
Sans ce symbole de leur culture, ces villes du Sud-Ouest ne veulent donc pas participer au retour d'Intervilles. "Intervilles sans vachettes, c'est Intervilles sous cellophane", lance cinglant Charles Dayot. "Guy Lux et Léon Zitrone doivent se retourner dans leur tombe".
Pas de quoi inquiéter Nagui, visiblement, puisque l'animateur le précise dans Ouest-France: "Il y près de 35 000 villes en France. J’ai besoin de six d’entre elles seulement pour faire mes émissions et nous avons déjà reçu beaucoup de candidatures, dont certaines venant de villes qui ont déjà participé à l’émission. Donc je ne suis pas inquiet."
La tauromachie en toile de fond?
D'ailleurs, l'animateur, investi dans la lutte contre la maltraitance animale, dit ne pas être "dupe" sur le timing et la dimension politique de la polémique. "Ces déclarations comme ça sortent au moment où une loi veut interdire les mineurs dans les spectacles de tauromachie, ce n’est pas un hasard… Il y a de bons lobbyings et de bons communicants qui en profitent", assène le présentateur de N'oubliez pas les paroles.
Charles Dayot ne désespère pas pour autant et réitère son invitation à Nagui à venir leur rendre visite. "C'est l'animateur préféré des Français, j'ai du respect pour cet homme. Il est intelligent, il doit pouvoir changer d'avis."