La sortie du film de Jacques Doillon, mis en cause par Judith Godrèche, reportée

Combinaison de photographies réalisée le 7 février 2024, avec Jacques Doillon, à gauche, le 25 août 2021 à Angoulême et à droite Judith Godrèche, le 3 septembre 2023 à Deauville, dans le Calvados - Yohan BONNET, Lou BENOIST © 2019 AFP
La production du film "CE2", réalisé par Jacques Doillon, cinéaste mis en cause par plusieurs actrices dont Judith Godrèche pour des violences sexuelles, a annoncé mardi que sa sortie en salles était "reportée" jusqu'à nouvel ordre. "CE2", avec Nora Hamzawi et Alexis Manenti, devait sortir en salles le 27 mars.
Mi-février, la production du film avait annoncé maintenir cette date, malgré le dépôt de plainte à son encontre de Judith Godrèche, car il n'était pas possible d'adapter une sortie "à un calendrier judiciaire".
Elle avait appelé à ne pas interpréter cette décision comme "l'expression d'une surdité ou d'une indifférence à l'égard des accusations portées à l'encontre" du réalisateur.
L'actrice Nora Hamzawi s'était opposée publiquement à cette décision de sortir le film en salles: "Je ne soutiens pas cette décision qui d'après moi représente un mépris vis-à-vis de la parole des femmes", avait-elle commenté.
Plusieurs accusations
Jacques Doillon, 79 ans, est mis en cause, aux côtés du réalisateur Benoît Jacquot, 77 ans, dans une enquête pour "viol sur mineur de 15 ans par personne ayant autorité, viol, violences par concubin, et agression sexuelle sur mineur de plus de 15 ans par personne ayant autorité", à la suite d'une plainte de Judith Godrèche.
L'actrice avait tourné avec lui dans "La fille de 15 ans", sorti en 1989. Elle l'a accusé publiquement de l'avoir "peloté" et embrassé sur ce tournage.
Isild Le Besco a, elle, annoncé qu'elle envisageait de porter plainte contre Benoît Jacquot et Jacques Doillon, accusant ce dernier de l'avoir privée d'un rôle dans un film quand elle avait 17 ans, "à partir du moment où (elle a) refusé ses avances". Anna Mouglalis a accusé publiquement de son côté Jacques Doillon de l'avoir "embrassée de force".
Plus généralement, le réalisateur se dit innocent, et s'est défendu publiquement début février, dénonçant des "dénonciations arbitraires, (des) fausses accusations et (des) mensonges", et disant se tenir à la disposition de la justice.