Menace de grève sur le Festival de Cannes: pourquoi un collectif de travailleurs précaires se mobilise

Une semaine avant l’ouverture, le festival de Cannes est menacé par une grève. Un collectif de précaires lance un appel à tous les salariés pour demander le statut d'intermittents et protester contre les conséquences des réformes de l'assurance chômage.
Projectionnistes, programmateurs, régisseurs, attachés de presse, chargés des billetteries ou de l'accueil des invités... Loin du strass des marches du Palais, ces métiers sont confrontés à une précarité grandissante, car ils alternent périodes de chômage et missions de courte durée.
Or, le gouvernement a durci les règles d'indemnisation ces dernières années, au point que "la majorité d'entre eux devront renoncer" à leur métier, dénonce le collectif "Sous les écrans, la dèche".
Moins de 1.500 euros par mois
Le collectif précise que l'objectif n'est pas de nuire aux films ou d'empêcher l'ouverture du festival, mais une grève pourrait bien perturber son déroulement si elle est suivie. Un professionnel du secteur s'interroge justement: "c'est dur de faire une croix sur son salaire et travailler à Cannes est prestigieux".
Mais le collectif et ses 200 membres sont désormais bien identifiés dans le milieu du cinéma. La lauréate de la Palme d'or, Justine Triet, arborait d'ailleurs un pin's à leur effigie lors de la dernière montée des marches. Cela fait plusieurs années qu'ils alertent sur leurs difficultés.
Ces milliers de projectionnistes, régisseurs, ou encore chargés de billetterie vivent du chômage entre deux festivals. Mais de plus en plus mal, car les dernières réformes ont durci les conditions d'accès et d'indemnisation et ainsi près de la moitié d'entre eux toucheraient moins de 1.500 euros par mois selon une étude du collectif.