"No pasarán": un collectif de rappeurs prend le micro contre l'extrême droite, Bardella et Le Pen dénoncent

Le rappeur Fianso (à gauche) et le président du Rassemblement national Jordan Bardella (à droite). - JOEL SAGET / AFP
"No pasarán": un collectif d'une dizaine de rappeurs, où figurent Fianso ou Akhenaton, dénoncent dans un morceau diffusé lundi soir la montée de l'extrême droite en France, appelant la jeunesse à voter au second tour des législatives.
Réunis sous la houlette du producteur et compositeur Djamel Fezari alias DJ Kore, et le directeur artistique Ramdane Touhami, les artistes (Fianso, Akhenaton, Mac Tyer, Seth Gueko, Zola, Soso Maness...) ont commencé à produire ce morceau fleuve d'une dizaine de minutes au lendemain des élections européennes, où le Rassemblement national (RN) a terminé en tête.
"L'heure est grave. Lorsqu'on apprend que le premier parti des jeunes, c'est le RN, si on ne réagissait pas, ce serait une faute grave de notre part (...) c'est notre façon de tracter", déclare Ramdane Touhami à propos du single nommé en référence au slogan espagnol contre le régime du général Franco dans les années 1930.
Marine Le Pen et Jordan Bardella fustigent
Les fonds générés par les écoutes du morceau seront reversés à la Fondation Abbé Pierre. Souvent incisif dans ses paroles, "No pasarán" est truffé de punchlines adressées à Jordan Bardella, le patron du RN, la famille Le Pen (RN), ou encore Eric Zemmour (Reconquête!), dénonçant le passé de l'extrême droite française et les violences policières.
"C'est la nouvelle version de 'La jeunesse emmerde le Front national'", punchline d'un morceau vieux de 40 ans, toujours scandé dans les manifestations contre l'extrême droite, veut croire Ramdane Touhami.
Sur X (Twitter), Marine Le Pen a réagi: “Le Nouveau nouveau front populaire. Ça donne envie, non? J’espère que le parquet va se saisir de cette abjection”.
"Les fameuses+punchlines incisives: des appels au meurtre, de la misogynie violente, de l'antisémitisme crasse et du complotisme", écrit ainsi Jordan Bardella, président du RN, au-dessus de captures d'écran des slogans de "No pasarán", tels "Jordan t'es mort" ou encore "Un coup de bâton sur ces chiennes en rut".
"L'univers mental de l'extrême gauche est de plus en plus toxique. Et les médias qui cautionnent ça ont perdu toute décence...", poursuit-il.
En 1997, dix-sept artistes issus du rap français, dont Akhenaton, signaient "11'30 contre les lois racistes". Au-delà de ce collectif, d'autres voix de la sphère hip-hop ont appelé à voter pendant la campagne des législatives, à l'image des poids lourds comme Soprano ou DJ Snake.
Une centaine d'organisations, comme Greenpeace France ou SOS Racisme, ont également appelé dimanche soir à voter contre le RN au second tour des élections législatives le 7 juillet.