Tapie: pourquoi la sortie de la série Netflix fait polémique
Les origines du projet remontent à il y a près de dix ans... Laurent Lafitte, comédien de l’Académie française, avait confié au jeune cinéaste Tristan Séguéla qu’il rêvait d'incarner Bernard Tapie à l’écran. Et le fils de Jacques Séguéla lui avait répondu en quelque sorte: "Ça tombe bien, je rêve de faire un film sur lui".
Seulement, c’est difficile de résumer les 1.000 vies de Bernard Tapie en un film. Difficile et très cher. Il a donc fallu attendre l'arrivée de la mode des séries, financées par les riches plateformes, pour faire aboutir ce projet. Résultat: sept épisodes de 50 minutes qui vont des débuts de Bernard Tapie chanteur, lorsqu’il rêvait d'être un artiste, jusqu'à sa chute. Son incarcération après l’affaire VA-OM, lorsqu’il avait acheté un match de championnat.
Bernard Tapie n’avait pas donné son accord
De son vivant, Bernard Tapie avait fait savoir qu’il était contre cette série. Il l’avait dit directement au réalisateur Tristan Séguéla, qui lui avait répondu qu’il n’avait pas besoin de son accord. Et d’ailleurs, c’est Bernard Tapie qui lui a appris qu’il faut savoir dire non. Bernard Tapie aurait voulu qu’au moins son fils Laurent soit associé à la production, mais là encore les auteurs ont dit non.
Le scénariste assume ce choix en affirmant qu’il s’agit d’une œuvre de fiction pure, pas d’une série documentaire. Une œuvre de fiction avec des arrangements avec la réalité.
Résultat, la famille n’est pas contente. Dominique, la veuve de Bernard Tapie, a déclaré qu’elle ne redoute pas ce film, mais qu’elle le déplore. Sophie Tapie, sa fille, s’était indignée sur les réseaux sociaux: "Il n’y a plus de limite à l’irrespect", parce que Netflix dans ses premières publicités pour la série a parlé de Tapie "L’Arnaqueur".
Laurent Lafitte, qui interprète Tapie à l'écran, dit comprendre ces réticences de la famille, mais il ajoute: “Ils ne peuvent pas critiquer le film parce qu’ils ne l’ont pas encore vu”.