Affaire des assistants parlementaires du Modem: François Bayrou devant la justice ce lundi

Le président du Modem, François Bayrou, et dix autres cadres ou députés européens du parti, parmi lesquels l'ancien garde des Sceaux Michel Mercier et l'eurodéputé Jean-Luc Bennahmias, sont jugés à partir de ce lundi dans l'affaire dite des assistants parlementaires du Modem.
François Bayrou est soupçonné d'avoir utilisé les crédits européens pour employer du personnel au profit de son parti. Face à ces soupçons de détournement de fonds publics, le patron du parti centriste avait dû démissionner de son poste de ministre de la Justice en 2017.
Il a une nouvelle fois, la semaine dernière, clamé son innocence dans cette affaire. L'affaire avait éclaté dans le sillage du scandale des emplois fictifs d'assistants d'eurodéputés du Front national avec le même procédé. Les fonds, alloués aux eurodéputés et destinés à rémunérer leurs assistants parlementaires, étaient utilisés pour payer les salariés de l'UDF puis du Modem au seul bénéfice du parti.
Un préjudice de 350.000 euros
Le préjudice se chiffre à près de 350.000 euros sur 12 ans au détriment du Parlement européen, partie civile à l'audience et représenté par Me Patrick Maisonneuve.
“Ces fonds sont attribués dans des règles bien précises. Ils ont vocation à financer l’activité du parlementaire européen. C’est un système qui repose sur la confiance vu qu’il s’agit d’élus, et elle a été trahie. Ce qui est quand même préoccupant, c’est que déjà il y a un déficit d’image de l’Europe et des institutions européennes. Et ce sont des parlementaires, d’anciens ministres, qui sont mis en cause dans une affaire totalement illicite”, indique-t-il.
Un salarié dit avoir été embauché pour assister l'eurodéputé Jean-Luc Bennahmias qu'il n'a jamais rencontré. Une autre s'est vue proposer un contrat d'assistante parlementaire alors qu'elle était en réalité la secrétaire de François Bayrou. Le patron du Modem se défend de tout détournement. Les juges d'instruction estiment au contraire qu'il était responsable de ce système frauduleux.
Quel état d'esprit pour Bayrou?
François Bayrou attendrait ce procès comme une forme de libération. Il serait “hanté” par ce rendez-vous crucial, témoigne l’un de ses proches, qui raconte: "Publiquement, il fait le job, comme un dinosaure de la politique, mais on voit bien qu’il a la tête ailleurs". Un procès qui influera sur son avenir. Ses proches le confirment, il n’a jamais renoncé à l’idée de repartir en campagne pour l’Elysée, mais il risque l'inéligibilité, la plus grande inquiétude de son entourage. Avec S.K.