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Après sa mise en examen, quelles conditions de détention pour Mohamed Amra?

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Mohamed Amra vient de passer sa première nuit en prison depuis son évasion sanglante en mai dernier. Le fugitif a été transféré mardi depuis la Roumanie où il a été interpellé quelques jours plus tôt. Il a été immédiatement présenté à un juge à son arrivée en France, et mis en examen notamment pour meurtres et évasion en bande organisée. L'ennemi public numéro 1 est désormais devenu le détenu le plus surveillé de France.

Retour à la case prison pour Mohamed Amra. Neuf mois après sa sanglante évasion, le narcotrafiquant a de nouveau été incarcéré mardi soir après sa mise en examen, notamment pour meurtres et évasion en bande organisée.

Il avait été remis à la France quelques heures avant par la Roumanie, puis escorté par les gendarmes d'élite du GIGN jusqu'au tribunal judiciaire de Paris. Mohamed Amra a été placé en détention provisoire dans l'une des trois prisons les plus sécurisées du pays.

"On sera sur une prise en charge optimale et hyper sécurisée"

Il a été placé à l'isolement, sans aucun contact avec d'autres détenus. Mohammed Amra va égalament être soumis à des fouilles régulières.

“Le statut de DPS (détenus particulièrement surveillés ) permet des escortes renforcées et ça limite ses possibilités en détention. Mais de toute façon, ça ne changera pas grand-chose pour lui parce qu’il sera placé à l’isolement. Donc il ne rentrera en contact avec aucun détenu en détention, aura des activités seul, sera en promenade seul. Il n’aura des contacts qu’avec le personnel. On sera sur une prise en charge optimale et hyper sécurisée”, assure sur RMC, Ivan Gombert, secrétaire national du syndicat FO des directeurs des services pénitentiaires.

3 questions pour comprendre : Mohamed Amra en détention provisoire et à l'isolement - 26/02
3 questions pour comprendre : Mohamed Amra en détention provisoire et à l'isolement - 26/02
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Des escortes renforcées

Des surveillants réaliseront aussi des rondes devant sa cellule et puis, lors de ses très rares déplacements autorisés, pour parler à son avocat par exemple, il sera escorté par des équipes spécialisées, explique Frédéric Bescon, délégué du syndicat pénitentiaire des surveillants.

“Dès que le détenu sortira de sa cellule, il y aura plusieurs surveillants et sûrement un responsable d’encadrement. Ce sont des unités un peu spécifiques avec des gens vraiment formés pour s’occuper de ce genre de détenus. On ne peut pas se permettre aujourd’hui la moindre faille”, assure-t-il.

Une surveillance sans faille, mais qui risque d'avoir un goût amer pour les agents pénitentiaires confie celui qui était un ami d'Arnaud Garcia l'un des deux surveillants tués lors de l'évasion du narcotrafiquant. “Vous imaginez bien que voir le commanditaire de l’assassinat de son propre collègue c’est dramatique. Je rappelle que le péage d’Incarville c’était un véritable guet-apens. Mes collègues n’ont eu aucune chance. Mais en tout cas on fait son travail le plus professionnellement possible”, appuie-t-il.

Mohammed Amra encourt aujourd'hui la réclusion criminelle à perpuité

Julie Brault avec Guillaume Descours