Attentats : les Transmusicales, premier festival sous état d'urgence

Le public d'un concert des Transmusicales. - Thomas Bregardis - AFP
C'est le premier événement majeur de musique depuis les attentats du 13 novembre. Le festival Les Transmusicales débute ce mercredi à Rennes. Plus de 60.000 festivaliers sont attendus jusqu'à dimanche dans les salles de concerts bretonnes. House, électro, rap, rock, pop... Le festival a tenu à maintenir sa programmation malgré l'état d'urgence. Un festival sous haute surveillance. La sécurité a été renforcée par rapport aux précédentes éditions, avec des fouilles et palpations systématiques à l'entrée des concerts.
"Un acte de foi de venir aux Transmusicales"
Loin de l'agacer, ce durcissement des mesures de sécurité rassure plutôt Maxime, festivalier breton. "Oui, quand même. J'ai conscience que si les terroristes devaient frapper un endroit en Bretagne, ce serait surement aux Trans, parce que c'est l'évènement du moment. Mais ça ne freine en aucun cas mon envie de participer à ce festival". Ni l’envie d’aller applaudir Ruben, le groupe de Yann, marqué lui aussi par les attentats. "On l'a en tête, oui. Mais une fois sur scène, ou même juste avant, c'est quelque chose qui disparaît assez vite, assure le musicien. La scène a un côté assez sanctuarisé, une fois que l'on pose le pied dessus, c'est un autre monde".
Malgré le contexte lourd, les 83 groupes annoncés ont tous répondu présents. "J'ai l'impression que c'est un acte de foi de venir aux Trans, de combattre toutes ces horreurs en étant présent, en faisant du bien au public", se réjouit le directeur du festival, Jean-Louis Brossard. Même s'il le reconnaît, "il y aura un avant et un après". "C'est quelque chose qui nous a touchés très fort, mais ça nous donne encore plus envie de continuer de toute manière".
"Un changement d'attitude et d'habitude qui va durer"
Les organisateurs du festival qui demandent au public de se rendre 30 minutes plus tôt au concert pour respecter les nouvelles consignes de sécurité, dont l'interdiction des gros sacs. "Les gens doivent anticiper le temps pour aller voir un concert maintenant, prévient Béatrice Macé, directrice adjointe des Transmusicales. Il va y avoir ce temps de palpation, de vérification visuelle des sacs qui va être plus approfondie. Ce que l'on est en train de mettre en place va sans doute durer longtemps. Il va falloir s'y habituer comme les gens se sont habitués à venir deux heures avant à l'aéroport pour prendre un avion grande ligne. C'est un changement d'attitude et d'habitude, et ce changement va durer".