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Calais: de nombreux blessés après l'évacuation d'un camp de migrants par les forces de l'ordre

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De violents affrontements ont éclaté jeudi entre forces de l'ordre et migrants lors du démantèlement d'un campement à Calais. De nombreux blessés sont à déplorer des deux côtés.

C'est l'évacuation d’un camp de migrant jeudi à Calais qui a cristallisé les tensions et entraîné de violents affrontements entre réfugiés et forces de l'ordre, faisant de nombreux blessés des deux côtés.

Tout commence dans la matinée sur un campement où une centaine de migrants sont rassemblés. Sommés de quitter les lieux, les réfugiés refusent. On les empêche alors de récupérer leurs affaires, faisant considérablement monter la tension.

Dans la foulée, un affrontement avec les forces de l'ordre commence. Plus d'une centaine de migrants font alors face à la colonne de CRS, explique la Préfecture. Les policiers reçoivent de nombreux projectiles et des dizaines de pierres et répliquent avec des tirs de LBD et de gaz lacrymogènes.

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"Il y avait une envie d’en venir aux mains avec les forces de l’ordre"

De nombreux blessés sont à déplorer des deux côtés. Régis Debord, délégué national CRS UNSA Police, n'a jamais vu un affrontement aussi violent à Calais: "On a 16 blessés dont certains avec des fractures du tibia, des plaies ouvertes avec besoin de points de suture et des dos bloqués après des jets de projectiles. On sent bien qu’il y avait une envie d’en venir aux mains avec les forces de l’ordre".

"Il y a l’état de droit et l’état de non-droit. Si les policiers sont intervenus c’est sur une décision préfectorale et une décision d’évacuation se prend sur la base du droit. Il n’y a rien qui puisse justifier ces violences. Quand bien même des tentes auraient été enlevées, il n’y a en aucun cas un argument pour s’opposer à la police", assure ce vendredi sur RMC David Le Bars, secrétaire général du syndicat des commissaires de la police nationale.

Et si des ONG indiquent que les réfugiés ont été empêchés de récupérer leurs affaires, le commissaire invite les associations à déposer plainte: "S’il y a des actes illégaux qui auraient été commis, à ces associations de porter les faits devant la justice et la justice regardera s’il y a des actes illégaux", assure David Le Bars.

Selon les ONG sur place, au moins 3 migrants ont également été blessés et transportés à l'hôpital. Les associations d'aide aux migrants estiment qu'environ 200 exilés vivaient sur le campement, une centaine selon la mairie de la commune limitrophe. Ils s'étaient réinstallés après un précédent démantèlement il y a quelques semaines.

Maxime Levy (avec Guillaume Dussourt)