Gérald Darmanin annonce la dissolution de La Citadelle, un association d'ultradroite lilloise

Le ministre de l'Intérieur, Gerald Darmanin, après l'inauguration officielle du nouveau chef de l'unité d'élite de la police nationale RAID à Bièvres, le 12 janvier 2024. - Emmanuel Dunand / AFP
L'association d'ultradroite lilloise La Citadelle, qui s'était vu interdire l'organisation d'une soirée intitulée "Qu'ils retournent en Afrique" en février 2023, a été dissoute mercredi en Conseil des ministres, a annoncé le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin sur son compte X.
"Elle incite à la xénophobie, à la discrimination, à la haine et à la violence. Fermeté absolue contre les diffuseurs de haine", a assuré Gérald Darmanin.
La Citadelle, un bar ouvert en 2016 se présentant comme un "bar patriote" et une "maison de l'identité", justifie par "ses publications, les propos de ses membres et ses slogans, la mise en œuvre d'une idéologie xénophobe et provoquant à la haine et à la discrimination", selon le décret de dissolution.
Toujours selon le décret, "La Citadelle" et son président sont accusés d'avoir qualifié dans des publications sur les réseaux sociaux les personnes immigrées de "véritable ennemi [qui] vit désormais sur nos terres et dans nos maisons, égorgent et tuent dans toute l'Europe".
L'adhésion à l'association réservée aux personnes de "race blanche"
La procédure avait été enclenchée début décembre par Gérald Darmanin, dans la foulée de la dissolution d'un autre groupuscule d'ultradroite, La Division Martel, intervenue après une manifestation aux allures d'expédition punitive à Romans-sur-Isère (Drôme) en réaction à la mort du jeune Thomas à Crépol.
Selon le décret, le dirigeant de La Citadelle, Aurélien Verhassel "a tenu publiquement des propos, lors d'interviews ou sur des plateaux de télévision, affirmant réserver l'adhésion à son association aux personnes de 'race blanche' et rejeter l'islam en France et en Europe, notamment en dernier lieu lors de l'émission Touche pas à mon poste (TPMP) diffusée sur la chaîne C8 le 15 février 2023, au cours de laquelle il a déclaré qu'il y avait trop de musulmans en France".
Une accusation que le dirigeant a niée mi-décembre lors d'une conférence de presse, arguant un montage de la chaîne alors qu'il citait en réalité "un passage attribué à De Gaulle". Aurélien Verhassel a également dénoncé "subir un harcèlement judiciaire ininterrompu depuis neuf ans". Contacté mercredi par l'AFP, Aurélien Verhassel n'était pas joignable.