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Police-Justice

Deux soeurs épinglées pour injections illégales de botox, 600 victimes

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Deux sœurs sont soupçonnées d'avoir fait des injections illégales de botox. Elles trouvaient des clientes grâce à leurs comptes Instagram et Snapchat. Selon les enquêteurs, elles ont fait plus de 600 victimes, dont certaines ont eu de graves complications.

Deux sœurs sont soupçonnées d'avoir injecté illégalement des doses d'acide hyaluronique et de botox dans la région de Lille. Elles seront jugées le 17 août à Valenciennes. Leurs bénéfices sont estimés à plus de 120.000 euros, a indiqué la gendarmerie nationale.

Les enquêteurs de la section de recherche de Lille estiment leur nombre de victimes à 600, dont certaines ont subi des complications très graves. 26 plaintes ont pour l'instant été déposées.

Sur les réseaux sociaux, l'une des soeurs se présentait comme le "Docteur Lougayne", sans bien sûr en avoir les diplômes. Elle y proposait des injections de botox ou d'acide hyaluronique, qu'elle effectuait dans des salons d'esthétiques sous-loués pour l'occasion, ou carrément à domicile.

Des complications graves

Avant de piquer, elle enfilait simplement sa blouse blanche. Repérées par les cyber-gendarmes en mars dernier, la pseudo-docteure et sa sœur sont interpellées en flagrant délit à Valenciennes, au terme de plus de cinq mois d'enquête. Sur les lieux, les enquêteurs retrouvent alors une centaine de seringues, de fioles d'acide hyaluronique et de botox, dont certaines périmées.

“Nous avons pu analyser un certain nombre de produits et effectivement découvrir qu’il y avait des taux anormaux de toxines et de bactéries, jusqu’à 50 fois le seuil maximal autorisé. Souvent, ce sont des produits contrefaits qui ont été fabriqués à l’étranger où il n’y a pas de traçabilité, qui n’ont pas été contrôlés par l’agence sanitaire. Du coup, il n’y a aucune garantie pour les clients”, détaille Vincent Audon, de la section de recherche de gendarmerie Lille.

Et les conséquences sont sévères pour certaines plaignantes qui ont eu des nécroses ou des infections. La principale mise en-cause a été placée en détention provisoire, sa sœur est sous contrôle judiciaire.

Lucile Pascanet avec Guillaume Descours