Disparition de Delphine Jubillar: les juges d'instruction face à son ex-mari pour comprendre comment la vie du couple s'est dégradée
Ce sera le premier interrogatoire du suspect n°1 en qualité de mis en examen. Dix mois après la disparition de Delphine Jubillar, une infirmière de 33 ans, son mari Cédric devait être entendu vendredi au palais de justice de Toulouse par les deux magistrates qui l'ont mis en examen pour meurtre en juin sur demande de ses avocats.
Celui qui fait figure de suspect numéro 1 depuis la disparition de sa femme Delphine, est toujours en détention provisoire, en isolement, à la maison d’arrêt de Seysses près de Toulouse depuis le 18 juin dernier.
Cédric Jubillar, intérimaire dans le secteur du bâtiment, dément toute implication dans la disparition de sa femme et a déposé trois recours devant la justice pour réclamer sa remise en liberté.
C'est la première fois quil sera confronté aux deux juges d’instruction. Cet interrogatoire: il le réclame depuis le début de l’été.
Aujourd’hui et le 3 décembre prochain, les deux magistrates tenteront de comprendre comment la vie du couple s’est dégradée, avant la disparition de Delphine dans la nuit du 15 au 16 décembre dernier.
Alors que de nouvelles recherches ont été effectuées la semaine dernière dans le Tarn, on reste sans nouvelles de Delphine Jubillar, qui n’a pas donné signe de vie depuis le 15 décembre dernier. Pour les défenseurs de Cédric Jubillar, qui dénoncent une "absence de preuves", une "erreur judiciaire" se profile si la justice reste campée sur ses positions. De son côté, la justice met en avant "des indices graves et concordants" qui, mis bout à bout, ont conduit les enquêteurs à soupçonner le mari.
Pourquoi a-t-il prestement lavé une couette?
L'enquête se focalise également sur une fameuse lessive. Vers 5h du matin lorsque les gendarmes arrivent au domicile du couple, Cédric met en marche la machine à laver dans laquelle se trouve une couette. Voulait-il faire disparaitre des traces suspectes?
Une première expertise montre que l’eau ne contient pas de traces de sang, mêmes conclusions pour le siphon du lavabo. Quant aux analyses de la couette, elles ne sont toujours pas connues. En revanche, aucune trace d'urine n'a été retrouvée pour le moment dans l'eau de la machine, ce qui pourrait en revanche mettre en doute la version de Cédric Jubillar selon laquelle il devait laver la couette car son chien avait uriné dessus. Une grande partie de l’accusation s’appuyait sur ces différents éléments.
Delphine, qui travaillait comme infirmière de nuit dans une clinique d'Albi, et Cédric Jubillar vivaient avec leurs enfants âgés de deux et six ans dans une villa encore en chantier à Cagnac-les-Mines, un village du Tarn. Le 16 décembre 2020 à l'aube, son mari signalait sa disparition aux gendarmes.
Peu avant Noël et quelques semaines après la condamnation de Jonathan Daval pour le meurtre de sa femme Alexia, cette affaire avait suscité un grand émoi. A ce jour, les recherches pour retrouver Delphine Jubillar se poursuivent.
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