Émilie et Anaïs, policières manifestantes : "Nous ne sommes pas de la chair à canon"

"Nous n'avons pas les moyens de nous protéger et de protéger la population" ; "Oui, il y a des zones de non droit" ; "Nous ne pouvons pas régler les problèmes (de délinquance)"… Émilie et Anaïs, deux policières qui ont participé aux manifestations illégales lundi sur les Champs-Élysées et mardi à Évry (Essonne), ont exposé leur vérité ce mercredi dans Bourdin Direct. "Il faut arrêter le mépris et l'indifférence, commence Émilie. Nous ne sommes pas de la chair à canon. Il ne faut pas croire qu'on est là que pour verbaliser les gens parce qu'on ne peut pas intervenir dans les cités".
Émilie dénonce le manque de moyens humain et matériel qui, selon elle, empêche la police de bien faire son travail. "Ce n'est pas du fait de notre manque de volonté ou de notre apathie qu'on n'arrive pas à résoudre les problèmes. Nous n'avons ni les moyens humains et matériels de régler les problèmes. Nous sommes pieds et poings liés pour des raisons politiques qui nous dépassent".
"Des syndicalistes de machines à café"
"Il y a des zones de non-droit, et même plus pour les policiers que pour les citoyens. On ne peut pas se défendre au niveau matériel et humain", poursuit Anaïs, après avoir manifesté avec ses collègues à Evry. Les deux policières sont conscientes qu'elles ne devraient pas manifester en tenue, mais précise qu'ils n'ont pas pour autant abandonné leur mission et explique qu'elles ne se sentent plus représentées par leurs syndicats. "Les syndicats ne nous représentent plus. A force de se politiser et de rester dans l'immobilisme, ils sont devenus des syndicalistes de machines à café", dénonce Émilie.