Les policiers doivent comprendre qu'il y a des règles

- - AFP
Les policiers restent mobilisés. Dans la nuit de mardi à mercredi, quelque 400 d'entre eux se sont rassemblés à Evry où le directeur général de la police nationale Jean-Marc Falcone a reçu les chefs de brigade et de brigade anticriminalité (BAC) de l'Essonne, d'où étaient partis de nombreux manifestants la veille. Ils ont abondamment hué leur patron lorsqu'il est reparti en voiture, appelant à sa démission, 10 jours après l'attaque de Viry-Châtillon.
La manifestation-surprise de centaines de policiers, dans la nuit de lundi à mardi a poussé hier les autorités à adresser un ferme rappel à l'ordre à ces agents, même si elles ont dit comprendre leur "exaspération". "Défiler avec des voitures de police et des gyrophares (...) n'est pas conforme à ce qu'est la déontologie de la police dans la République", a lancé au Sénat le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve.
À l'Assemblée nationale, cette manifestation divise les députés. Si la droite a apporté un soutien immédiat aux policiers et refusent de parler de sanctions, la gauche est plus mesurée.
Patrick Mennucci, député PS des Bouches-du-Rhône, appelle les policiers à respecter les règles: "Il faut que les policiers comprennent qu'il y a des règles et qu'il faut les respecter, je pense que le ministre de l'Intérieur doit faire des remontrances, ça ne peut pas se reproduire. Il faut aussi l'entendre comme une véritable souffrance. Les policiers de ma circonscription ont des problèmes pour récupérer leurs jours de vacances, donc on comprend bien".
Pour Gilbert Collard, député Rassemblement Bleu Marine du Gard, les policiers sont épuisés et méritent d'être entendus: "Non seulement ils ne doivent pas être sanctionnées mais ils doivent être compris cette manifestation est un exutoire. Elle exprime le fait qu'ils n'en peuvent d'être agressés, insultés, frappés. Je suis tout à fait du côté des policiers et je souhaite que les manifestants se comportent comme eux. Il n'y aurait pas de dégâts, pas de violence, pas de menaces, pas d'incendies".
La "police des polices" (IGPN) va enquêter sur "les manquements individuels aux règles statutaires" après cette manifestation sur les Champs-Élysées, a annoncé le directeur général de la police nationale Jean-Marc Falcone. Les manifestants "fragilisent la police nationale" ainsi que "chaque policier", a-t-il asséné.