Aude: que risque l'homme suspecté d'avoir causé l'incendie massif avec son barbecue?

Le conducteur d'un véhicule transportant dans sa remorque un brasero mal éteint a été mis en examen, comme l'a annoncé mardi le procureur de Narbonne. Il est suspecté d'avoir provoqué involontairement le violent incendie qui a touché le massif des Corbières, dans l'Aude, dans la nuit de dimanche à lundi.

400 hectares de forêt partis en fumée, des dizaines de personnes évacuées, des sérieux moyens de sécurité civile déployés... Un violent incendie a brûlé de grandes étendues de forêts, dans le massif des Corbières, dans l'Aude, dans la nuit de dimanche à lundi. "Tous les feux sont fixés", a indiqué, lundi matin, une porte-parole du SDIS de l'Aude.

Plusieurs canadairs et avions bombardiers ont été mobilisés pour stopper la progression éclair du feu, un camping a dû être évacué, et l'autoroute A61 fermée. La succession de plusieurs départs de feu a rendu la tâche des pompiers encore plus difficile. Il y en a eu sept sur une distance de 12 kilomètres.

Un barbecue mal éteint à l'origine du feu

La cause de cet incendie a rapidement été identifiée. Selon les premiers éléments de l'enquête, un automobiliste aurait parcouru le secteur avec un barbecue mal éteint dans sa remorque. Les braises auraient alors provoqué les 7 différents départs de feu.

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“C’est en fait une personne qui tractait une remorque dans laquelle était un brasero, un barbecue avec des braises qui étaient non éteintes qui sont parties le long de la route. Et donc c’est pour ça qu’on a eu sept points de départ d’incendie le long de la route départementale”, a expliqué le préfet de l'Aude, Christian Pouget.

Le conducteur du véhicule a été interpellé et placé en garde à vue pour "destruction involontaire de bois et forêt", comme l'a précisé lundi le procureur de Narbonne, Eric Camous. Il a finalement été mis en examen ce mardi 1er juillet pour "incendie involontaire". Différentes peines sont envisagées par le code pénal pour un départ de feu provoqué par imprudence, en fonction des circonstances et des conséquences.

Les circonstances à déterminer

Si le suspect a involontairement violé "une obligation de prudence et de sécurité" et provoqué "l'incendie de bois, forêts, landes, maquis, plantations ou reboisements d'autrui", la loi prévoit à l'article 322-5 du Code pénal, une peine pouvant aller jusqu'à deux ans de prison et 30.000 euros d'amende.

S'il s'agit d'une "violation manifestement délibérée d'une obligation particulière de prudence ou de sécurité prévue par la loi", la peine est portée à trois ans d'emprisonnement et 45.000 euros d'amende. Cela peut concerner notamment les suspects ayant réalisé un barbecue dans leur jardin alors qu'un arrêté l'interdisait.

La peine peut encore être alourdie si l'incendie est "intervenu dans des conditions de nature à exposer les personnes à un dommage corporel ou à créer un dommage irréversible à l'environnement". Le suspect peut risquer, dans le cas d'un incendie involontaire, jusqu'à trois ans de prison et 45.000 euros, et dans le cas d'une violation manifestement délibérée, 5 ans d'emprisonnement et 100.000 euros d'amende.

Lors de sa conférence de presse ce mardi, le procureur a confirmé que le suspect encourt une peine d’emprisonnement de trois ans et une amende 45 000 euros.

Tanguy Roman Clavelloux