"Ça va réduire les nuisances c'est sûr": à Stalingrad, consommateurs et dealers de crack rassemblés dans un jardin du quartier sous surveillance

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Après les images de tirs de mortiers contre les consommateurs de crack réunis dans le quartier de Stalingrad dans le nord de Paris, les forces de l'ordre sont intervenues lundi soir pour tenter de canaliser les toxicomanes dans un parc à proximité. Un dispositif pour lutter contre les nuisances liées au trafic et à la consommation de crack dans le quartier alors que la tension monte parmi les riverains depuis plusieurs semaines.
L’objectif est d’inviter consommateurs et dealers à se regrouper dans les Jardins d’Eole, a proximité des voies ferrées de la garde de l'Est, un lieu moins fréquenté et désormais ouvert jusqu'à 1h du matin pour assurer un suivi médicosocial pour les toxicomanes. Des policiers vont être déployés tous les soirs aux abords du parc pour prévenir les rixes mais aussi dans le quartier de Stalingrad pour éviter une réinstallation dans la nuit.
"Ça va réduire les nuisances c'est sûr. Ils ne seront plus sous les fenêtres des habitants à hurler toute la nuit, en espérant qu'il y ait du monde pour s'occuper d'eux et pas les laisser à l'abandon. On a vu qu'ils ont installé des sanisettes et il y aura des équipes sur place pour s'en occuper", se félicite Charlotte, une habitante du quartier.
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"C'est une solution temporaire qui permet de garder espoir"
Et effectivement, à l’intérieur du jardin des maraudes sont opérées par des agents de la mairie de Paris sont chargés d’assurer un suivi médico-social pour les toxicomanes. Des WC et plusieurs points d’eau courante ont été installés. Un service de sécurité a également été mis en place et des opérations de nettoyage sont prévues. La mairie de Paris réfléchi aussi à installer une infirmerie et à organiser dans le jardin des distributions de nourriture via plusieurs associations.
"Aujourd'hui les choses ont été prises en main. Ce n'est pas une solution faite pour durer, c'est une solution temporaire mais qui permet de garder espoir en se disant qu'un jour le problème sera résolu", espère Charlotte.
Une solution temporaire pour inciter les toxicomanes à se regrouper ailleurs qu'à Stalingrad. L’objectif n’est pas de créer une nouvelle colline du crack, explique à RMC une source à la mairie de Paris, mais bien d’humaniser la prise en charge et tenter de réduire les nuisances dont sont victimes les habitants du quartier. L’initiative devrait donc durer jusqu’au début de l’été avant qu’une solution pérenne ne soit trouvée.
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