Abattage d’un olivier en hommage à Ilan Halimi: comment les enquêteurs ont retrouvé deux suspects

Près de quinze jours après l’abatage à Épinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis) de l’olivier planté en hommage à Ilan Halimi, un juif torturé à mort en 2006, deux hommes ont été interpellés lundi et présentés en comparution immédiate au tribunal de Bobigny. Il s’agit de deux frères jumeaux âgés de 19 ans, tous les deux sans domiciles fixes et confondus notamment grâce à leurs ADN.
L’exploitation de leur téléphone portable a par ailleurs permis aux enquêteurs de retrouver des vidéos sur lesquelles on peut voir les deux suspects qui s’entrainent à manier une tronçonneuse. Les deux jeunes hommes avaient d’ailleurs tenté, dans un premier temps, d’empêcher les policiers d’analyser les smartphones en question.
Ce mercredi soir, le préfet de police de Paris a par ailleurs salué le travailler enquêteurs qui avaient été saisis très rapidement par le parquet Bobigny. Face à l’indignation générale, une enquête pour destruction de bien et notamment de monument dédié à la mémoire de mort en raison de la religion avait été diligentée.
"C'est chercher à le tuer une deuxième fois"
L'olivier avait été planté en 2011 au jardin d'Alcobendas de cette commune d'un peu plus de 50.000 habitants, située à une dizaine de kilomètres au nord de Paris. "Abattre l'arbre rendant hommage à Ilan Halimi, c'est chercher à le tuer une deuxième fois. Il n'en sera rien: la Nation n'oubliera pas cet enfant de France mort parce que Juif. Tous les moyens sont déployés pour punir cet acte de haine", avait écrit sur X le président Emmanuel Macron le jour où l'arbre a été retrouvé abattu par des agents territoriaux.
Citoyen français de confession juive, Ilan Halimi, 23 ans, avait été séquestré et torturé en janvier 2006 à Bagneux (Hauts-de-Seine) par un groupe d'une vingtaine de personnes qui se faisaient appeler le "gang des barbares", sous la direction de Youssouf Fofana. Découvert nu, bâillonné, menotté et portant des traces de tortures et de brûlures à Sainte-Geneviève-des-Bois, dans l'Essonne, le jeune homme était mort pendant son transfert à l'hôpital un peu moins d'un mois plus tard.