Disparition de Lina: le suspect, "un profil commun et inquiétant qu'on voit souvent dans les tribunaux"

Les recherches se poursuivent ce vendredi dans les Vosges pour tenter de retrouver Lina, l'adolescente disparue en septembre 2023. Les gendarmes se concentrent sur la Foret d’Anould à une trentaine de kilomètres du lieu de disparition de l’adolescente. Des recherches qui se basent sur la trajectoire de la voiture dans laquelle l’ADN de Lina a été retrouvé.
L'enquête s'est récemment accélérée après la découverte de ce véhicule volé et le suicide de son conducteur présumé le 10 juillet dernier. Dans une lettre d'adieu adressée à ses deux enfants, Samuel Gonin écrit "ne pas pouvoir se contrôler", et explique dégringoler "de plus en plus bas", après trois hospitalisations en psychiatrie, des tentatives de suicide et sa forte consommation d’alcool et de stupéfiants.
Une dégringolade qui l'aurait amené aux agressions d'une nonagénaire et d'une caissière en août 2023, quelques semaines avant la disparition de Lina, pour laquelle il est aujourd'hui le principal suspect.
"Le dysfonctionnement psychique fait partie de la nature humaine"
"C’est un profil commun et inquiétant que l’on voit souvent dans les tribunaux", déplore ce vendredi sur RMC Story Randall Schwerdorffer, avocat pénaliste.
"Il est conscient qu’il a basculé dans des passages à l’acte violent. Il a même appelé la police pour dire qu’il ne se contrôlait plus. Mais il n’est pas dans la psychiatrie. Il est inconnu de la police, il est primo délinquant. On n’incarcère pas les gens qui n’ont pas d’antécédents judiciaires", explique l'avocat sur le plateau des Grandes Gueules.
Randall Schwerdorffer estime que l'"on n’arrive pas à protéger la société de ces gens-là et ces gens-là d’eux-mêmes". "Dans un état de droit, pour écarter quelqu’un de la société, il faut une décision rendue par des juges garants de la liberté individuelle, ou une décision médicale qui dépend uniquement des psychiatres", ajoute l'avocat.
"On a des gens borderline, qui ont un profil limite mais ne passent jamais à l’acte. Le dysfonctionnement psychique fait partie de la nature humaine, comme le meurtre", déplore Randall Schwerdorffer.