"Ils ont fait un faux enterrement": accusé de meurtre, il s'est fait passer pour mort pendant 13 ans

Un homme condamné 13 ans après s'être fait passer pour mort, après un crime. Faussement déclaré décédé par sa famille, qui a maquillé un suicide, l'homme vient d'être condamné ce lundi à 20 ans de réclusion criminelle, par la justice marocaine.
Le crime avait été commis en mars 2011 à Belleville, à Paris, rue Louis Bonnet. L’auteur, de nationalité marocaine, avait pris la fuite au Maroc après avoir tué de cinq coups de couteau Mehdi Ettir, alors âgé de 23 ans.
La sœur aînée de la victime s'est battue pour que le meurtrier soit retrouvé et enfin jugé. Les mains jointes, une lueur dans le regard, Inès peine encore à y croire. “On a eu notre justice pour Mehdi”, souffle-t-elle au micro de RMC.
Cet homme, accusé du meurtre de son petit frère Mehdi, a enfin été jugé. “Mon frère a reçu cinq coups de couteau. Donc il avait vraiment l’intention de le tuer”, indique-t-elle.
Un procès en appel dans un mois
Cela faisait 13 ans, une éternité, que le suspect avait fui au Maroc. Pour couvrir sa fuite, ses proches l'avaient aidé à simuler sa mort après le drame. Et cela faisait 13 ans que la famille d'Inès se consumait. Car elle savait que tout était faux.
“Ils ont fait un faux enterrement, un faux cercueil, une fausse tombe… Tout un stratagème. Lui, entre-temps, pendant ces 13 ans, il a fondé une petite famille. Nous aussi, on aurait voulu que notre frère fonde une famille, profite, vive… mais non. Penser qu’il ne serait jamais jugé, nous, on en a énormément souffert”, assure Inès.
Cette supercherie, la justice française en avait bien connaissance, mais impossible d'extrader l'accusé depuis le Maroc pour qu'il réponde de ses actes. Il a fallu attendre son arrestation sur place, il y a un an.
L'accusé, jugé au Maroc et condamné à 20 ans de prison ferme ce lundi, a fait appel. “On a beaucoup de questions à lui poser. Je continuerai de me battre pour rendre justice à mon frère", assure la soeur de la victime. Celle-ci ainsi que sa famille "remercient de tout coeur la justice française et la justice marocaine". Le jugement en appel aura lieu dans un mois.