Prison: "Drogue, violence, c'est un espace de non-droit, c'est insensé", dénonce un ex-détenu

Un détenu est mort à la prison des Beaumettes à Marseille, égorgé par son codétenu malgré ses signalements à l'administration pénitentiaire. Un nouveau fait divers qui alerte sur la situation derrières les barreaux où la drogue et les téléphones portables circulent facilement.
"Ce qui est incroyable c'est que ça devrait être un espace où l'on respecte la loi", témoigne ce mardi sur RMC et RMC Story Pierre Botton, ancien prisonnier, auteur de "Quand les détenus font la loi". "Or, il y a la drogue, la violence, les téléphones et aujourd'hui la peur a changé de camp, ce sont les surveillants qui ont peur maintenant".
Ces surveillants qui ont peur n'ont pu empêcher la mort dans sa cellule aux Baumettes de Robin Cotta, 22 ans. Il avait pourtant prévenu l'administration, demandant à changer de codétenu et appelé "à l'interphone des millions de fois". En vain, assure sa mère.
"L'administration pénitentiaire ne fait pas confiance à ses surveillants"
"Il y a des interphones mais la nuit, un seul surveillant à les clés de votre cellule", explique Pierre Botton. "La nuit de 7h du soir à 7h du matin, un seul surveillant à la clé", précise-t-il assurant que "l'administration pénitentiaire ne fait pas confiance à ses surveillants".
"La prison, il faut la remettre là où elle était, elle doit profiter de ce temps passé en prison pour rétablir ces gamins déracinés qui n'obtempèrent à rien et qui perdent leur vie. Il faut profiter de ce temps en prison pour changer les choses", insiste Pierre Botton.
Aujourd'hui, la mère de Robin Cotta va porter plainte: "Je veux que chaque surveillant, chaque personne, prenne ses responsabilités", prévient-elle. Contactée par RMC, la direction de l'administration des Baumettes a confirmé le lancement d'une enquête interne en parallèle de la procédure judiciaire à venir.