Refus d'obtempérer à Paris: la passagère tuée, trois policiers en garde à vue
Grièvement blessée à la tête par des tirs de policiers, une femme est morte ce dimanche, après un refus d'obtempérer dans les rues du 18e arrondissement de Paris la veille. Cette femme de 22 ans, assise sur le siège passager d'une voiture qui aurait refusé de s'arrêter à la demande de policiers, avait été touchée à la tête. Hospitalisée, elle a succombé à ses blessures.
À ses côtés, le conducteur a lui aussi été blessé par balles, son pronostic vital n'est pas engagé. Les deux autres occupants du véhicule, sont eux ressortis indemnes et ont été placés en garde à vue.
Refus d'obtempérer
D'après les premiers éléments de l'enquête, tout commence samedi matin. Dans des rues escarpées du 18e arrondissement de Paris, un groupe de policiers à vélo remarque que le passager d'une petite Peugeot grise n'a pas sa ceinture. Alors que les cyclistes s'en approchent, la voiture auraient rapidement pris la fuite avant de se retrouver bloquée deux rues plus loin dans les bouchons
C'est en voyant les policiers le rattraper que le conducteur aurait fait mine de couper le contact avant de repartir en trombe. De source policière, il aurait alors foncé sur l'équipage. C'est à ce moment-là que les forces de l'ordre ont fait usage de leur arme de service, touchant le conducteur au torse et blessant grièvement à la tête la passagère. En tout, dix cartouches ont été tirées par les policiers.
Les policiers étaient-ils en état de légitime défense?
Un réflexe que justifie Yvan Assioma, secrétaire régional Île-de-France, du syndicat de police Alliance. "On est dans le cadre d'une tentative d'homicide avec arme par destination puisque le véhicule devient une arme. Selon les éléments que l'on a pour l'instant, pour nous, les éléments constitutifs de la légitime défense semblent être présents", assure-t-il à RMC.
Selon une source proche du dossier, le conducteur, qui roulait sans permis, est très défavorablement connu des services, son casier judiciaire fait état de 80 antécédents pour délits routiers et trafic de stupéfiants notamment.
Deux enquêtes ont été ouvertes en parallèle. La première vise les occupants de la voiture pour tentative d'homicide. Une autre enquête, confiée à l'IGPN, vise les trois policiers tireurs, qui ont été placés en garde à vue dimanche après-midi.