Une ado agressée à Lyon, la vidéo diffusée: quatre jeunes placées en garde à vue

Des coups et des insultes qui pleuvent sur une jeune fille de 13 ans, de la part de plusieurs autres adolescentes. Et une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux qui choque, montrant ce déchaînement de violences. Les faits remontent au 10 octobre dernier et ont eu lieu au sous-sol d'un immeuble de Lyon. La victime a déposé plainte pour ces faits, qui ont entraîné une incapacité totale de travail d’un jour. Une enquête a été ouverte pour violences aggravées et menaces de mort réitérées. Selon les informations de RMC, quatre mineures suspectées d’avoir participé à l’agression ont été placées en garde à vue ce vendredi.
Une jeune fille s'est présentée ce jeudi au commissariat du 9e arrondissement de Lyon, en déclarant être l'une des auteures de l'agression. Elle a également indiqué faire l'objet de menaces de mort depuis la diffusion des images. Elle a été placée en garde à vue ce jeudi soir. Trois autres suspectes, elles aussi mineures, ont été placées en garde à vue ce vendredi matin matin.
"Il faut une répression très sévère"
"Il y a une banalisation de l’ultra violence, déplore Bruno Pomart, ancien policier du Raid, dans Les Grandes Gueules, sur RMC et RMC Story. Ça fait 32 ans que je travaille aux côtés des jeunes dans les quartiers. J’ai vu une partie de la jeunesse devenir de plus en plus violente. Il faut y répondre, non seulement avec des équipes pédagogiques fortes, mais aussi avec des psychologues et des psychiatres. On va les retrouver, les coupables. Et il faut les sanctionner. Il faut trouver des réponses, non seulement éducatives, mais aussi de répression très, très forte. Ces jeunes ultra violents, il faut les maîtriser."
"Il y a une jeunesse qui est ensauvagée, estime Mourad Boudjellal, éditeur de BD et ex-président du RC Toulon. On peut faire de la prévention mais, si on veut sortir de ce cycle infernal, on n’échappera à une répression très dure. Quand un chien te mord, la solution n’est pas toujours de le caresser. Là, il faut sanctionner très durement pour que ça soit un exemple, peut-être même les parents. On ne peut pas échapper à une véritable répression pour que ça s’arrête. Elles sont inexcusables, les parents aussi. Elles ont filmé leur connerie, elles sont totalement abruties. Ce qui est grave, c’est qu’elles n’en sont pas conscientes. J’ai presque honte pour elles. Il faut une répression très sévère."
Entrepreneure militante, Flora Ghebali plaide aussi pour mettre fin à l’anonymat sur les réseaux sociaux. "On parle de jeunes filles de 13, 14 ans. Imaginez celle qui a filmé cette scène et qui s’est dit qu’elle allait la partager. Il y a un problème de la jeunesse, et même de certains adultes, à dissocier la fiction et la réalité, assure-t-elle. Cela expose notre société à une grande violence. J’ai toujours la même réponse, qui tient en deux actions politiques. La première, c’est le contrôle d’identité sur les réseaux sociaux. Ça suffit de se cacher derrière des pseudos. La deuxième, elle est peut-être radicale mais elle nous permettra de faire baisser la violence, c’est d’interdire les réseaux sociaux aux mineurs. Je ne crois pas que ce soit une mesure liberticide. On doit protéger nos ados."