"Financièrement, ce sera très dur": l'inquiétude d'un policier, père de famille, avant les JO

Jeudi noir pour les policiers. Partout en France, ils devraient être plusieurs milliers à se rassembler pour exprimer leur colère face à l'organisation des JO. A Paris, un rassemblement est prévu à partir de 12h près du siège de la préfecture de police.
Les policiers sont aussi appelés par les syndicats à une "activité minimum", c'est-à-dire à n'intervenir que "sur appel" mais "pas d'initiative". Les gardiens de la paix réclament notamment des garanties sur les droits aux congés d'été, des primes pour tous les agents jusqu'à 2.000 euros et un accompagnement pour la garde d'enfant. En effet, avec les JO, les policiers seront fortement mobilisés pendant les vacances d'été, avec un rythme de travail sûrement très soutenu. Et forcément, ils demandent des contreparties.
À six mois des Jeux olympiques, Jonathan, policier dans le sud de la France, ne cache pas sa colère. Mobilisé à 100% tout l'été, le père de trois enfants doit faire une croix sur ses seules vacances en famille. Un gros sacrifice, mais aussi un casse-tête en termes d'organisation.
“Le côté familial, c’est encore un souci, c’est encore un moment de réflexion pour savoir comment on va s’organiser, pour les enfants, si on va pouvoir payer… Parce que financièrement, ça va être très, très dur de devoir payer un centre aéré ou une nounou. Déjà, ce serait bien qu’il y ait une prime qui soit mise en place”, indique Jonathan.
"On navigue à vue"
Une prime pour assurer les gardes d'enfants, mais aussi pour compenser la mobilisation exceptionnelle des forces de l'ordre.
“Il y aura de la fatigue. Les heures supplémentaires, est-ce qu’on pourra les récupérer, se les faire payer, défiscaliser comme dans le privé? Ça serait bien qu’on ait des réponses le plus rapidement possible sur nos cycles et nos rythmes de travail qui vont arriver très rapidement. Là, on navigue à vue”, pointe Jonathan.
"Nous ne sommes pas des robots"
"Tous les effectifs sont concernés et tous y iront manifester car ils sont tous en colère", prévient sur RMC et RMC Story Fabien Vanhemelryck, secrétaire général du syndicat de police Alliance.
"On est plus qu'en colère et ce n'est pas faute d'avoir laissé du temps pour les JO. Nous ne sommes pas des robots, on a besoin de savoir pour organiser nos vies mais administration rime rarement avec anticipation", ajoute le syndicaliste.
Les policiers réclament le droit de poser des congés, une prime et le paiement des heures supplémentaires. "Les policiers sont rincés, épuisés et à bout physiquement et psychologiquement", alerte Fabien Vanhemelryck.