France-Israël: l’ambassadeur israélien fait "entièrement confiance" à la sécurité française

Un match sous haute tension, avec une affluence très faible. L’équipe de France affronte Israël ce jeudi soir, au Stade de France, en Ligue des nations. En raison du contexte international, et des violences à Amsterdam la semaine dernière en marge d’un match de Ligue Europa entre l’Ajax et le Maccabi Tel-Aviv, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a décidé de mobiliser plus de 4.000 policiers.
Invité d’Apolline Matin ce jeudi sur RMC et RMC Story, Joshua Zarka, ambassadeur d'Israël en France, assure faire "entièrement confiance" à la France pour la sécurisation de la rencontre. "Pas l’ombre d’un doute, ajoute-t-il. La France a quand même sécurisé les Jeux olympiques. Nous avions des menaces directes contre nos athlètes, nos supporters, nous-mêmes, qui venaient de groupes sur place et d’Iran. Et la France a réussi à sécuriser ces Jeux d’une façon parfaite. Nous savons que la France est capable de sécuriser un match comme celui de ce soir. Nous n’avons aucun doute."
"Pas énormément de stress pour Israël" au niveau sportif
Au Stade de France, les tribunes seront très peu remplies, avec moins de 20.000 spectateurs attendus et seulement quelque 200 supporters israéliens. L’Etat hébreu a notamment déconseillé à ses ressortissants de venir. "Notre conseil national de sécurité a découragé les Israéliens d’aller dans des matchs en Europe et le prochain est en France, explique l’ambassadeur israélien en France. C’était une réponse à ce qu’il s’est passé à Amsterdam, à ces actes de barbarie. C’étaient des images que nous n’avions pas vu depuis l’Holocauste, des juifs chassés dans les rues d’Amsterdam, battus… C’est le retour au barbarisme des années 1940. Ce sont les mêmes images, le même phénomène. C’est horrible."
Pour Joshua Zarka, les violences d’Amsterdam n’ont rien à voir avec des affrontements entre supporters. "L’hooliganisme, c’est différent, souligne-t-il. Là, ils chassaient les juifs dans les rues d’Amsterdam. Les gens devaient dire ‘je ne suis pas israélien, je ne suis pas juif’, et ils se faisaient taper quand même." Selon l’ambassadeur israélien, les raisons du faible nombre de supporters au Stade de France sont davantage sportives.
"C’est un match qui n’a pas énormément de stress pour Israël, ce n’est pas un enjeu considérable, explique-t-il. Ce n’est pas comme un club comme le Maccabi Tel-Aviv, qui a ses supporters. Généralement, quand c’est l’équipe nationale, il y a beaucoup moins de supporters. Israël est déjà éliminé, mais ça ne veut pas dire qu’on ne va pas gagner ce soir. Mais il n’y a pas de raisons de voyager, surtout que quitter Israël aujourd’hui est un peu cher avec l’annulation des vols."
Joshua Zarka sera lui au Stade de France, aux côtés du chef de l’Etat Emmanuel Macron, du Premier ministre Michel Barnier ou encore des anciens présidents Nicolas Sarkozy et François Hollande. "C’est un grand honneur que le président vienne à ce match, assure l’ambassadeur israélien en France. Il veut peut-être voir un bon match de foot, mais j’imagine que c’est aussi pour envoyer un message clair contre l’antisémitisme et au soutien de la paix."
Amsterdam: "Des événements qui n’auraient pas pu avoir lieu en France"
Après les attaques contre des supporters israéliens à Amsterdam la semaine dernière, Joshua Zarka, ambassadeur d'Israël en France, estime que ces incidents n’auraient pas pu se dérouler dans l’Hexagone. "La France est un cas différent par rapport au reste de l’Europe, estime-t-il sur RMC. Il y a une singularité parce que la France a cette expérience, sait combattre le terrorisme et l’antisémitisme. La France et Israël sont les deux pays les plus touchés par le terrorisme islamiste. La communauté juive de France est la plus importante en Europe, donc c‘est normal qu’il y ait des craintes. Mais quand on voit les images d’Amsterdam ou d’ailleurs en Europe, ce sont des événements qui n’auraient pas pu avoir lieu ici. Je pense que la République française fait énormément pour protéger les juifs de France. On ne peut pas combattre l’antisémitisme partout d’une façon parfaite. Mais la France est un cas différent par rapport à des pays qui n’ont pas l’habitude de combattre l’antisémitisme."