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"J’ai trop peur, je vais me cacher": le témoignage d’un ami d'une victime des fusillades à Marseille

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Un ami de l’une des victimes des fusillades de la nuit dernière à Marseille témoigne au micro de RMC.

Bain de sang à Marseille cette nuit. Trois fusillades, dans trois quartiers différents, ont fait trois morts et huit blessés, dont deux très graves. Des victimes très jeunes. Un garçon de 16 ans est décédé, dans le quartier de la Joliette, dans le centre de la ville. "Je suis triste, j’ai peur. J’ai envie de rentrer chez moi et de me cacher. Je vais me faire tuer moi… Si ça tire en ville, c’est grave" témoigne au micro de RMC un jeune qui se présente comme le "meilleur ami" de cette victime âgée de 16 ans.

"J’ai un collègue à moi qui se fait tuer en ville, à la Joliette. Pour moi, c’est impossible de tuer des gens ici. C’était vraiment mon collègue. On était ensemble hier. Je suis rentré, j’ai dormi et quand je me réveille, je vois que mon collègue, il est mort. C’est choquant. A la Joliette, il n’y a pas de point de deal. Il y a le Panier à côté, un ancien et beau quartier. Il y a des city (stades) de partout, un collège. Ici, normalement, c’est calme, il n’y a rien qui se passe."

"C’est comme ça, Marseille"

Ce garçon de 16 ans était un guetteur, selon son ami. Les yeux des trafiquants, chargés d'alerter les vendeurs de l'arrivée de la police ou de toute autre personne suspecte. "Il lui arrivait de se mettre à l’affut pour prendre son argent de poche, 40-50 euros. C’est normal. En guettant, oui. (…) Ça doit être une histoire entre ‘patrons’, entre grands grossistes. Ça a dû le voir en train de guetter… Ça n’a rien à voir avec les jeunes ici."

"Ça doit être des gens qui sont passés par là, qui l’ont vu dans un quartier ailleurs, et ils sont venus lui tirer dessus, c’est tout…, ajoute ce proche de l’une des trois victimes de la nuit. Ça doit être un truc comme ça. C’est comme ça, Marseille. Ils te reconnaissent, t’as été un problème avec d’autres quartiers, t’es mort. Soit ils te plantent, soit ils te tirent dessus, soit ils te tabassent à mort. C’est à cause des embrouilles des grands quartiers. Moi, de ce que je savais, et c’était vraiment mon collègue, il n’avait pas de problème. On était ensemble, on fumait, il n’était pas recherché."

LP avec Lionel Dian