"Ça a été la guerre": le coup de gueule d'un policier après les fusillades mortelles à Marseille

Au moins trois morts et huit blessés. C’est le bilan dramatique des trois fusillades qui ont eu lieu dans la nuit de dimanche à lundi, à Marseille. Selon les premiers éléments, ces meurtres sont liés au trafic de drogue. Depuis le début de l’année, 13 personnes ont été tuées par balles à Marseille.
"Ça a été la guerre cette nuit à Marseille, à partir de 23h, dans trois endroits différents, trois cités différentes, explique Rudy Manna, porte-parole du syndicat Alliance dans la région Paca, dans ‘Apolline Matin’ sur RMC et RMC Story. On a eu des coups de feu à l’arme de guerre. Il y a trois morts, huit blessés dont trois grièvement et un très grièvement. Ce sont souvent des jeunes. C’est probablement lié, en tout cas pour les deux premiers, au trafic de stups. Pour l’instant, il n’y a pas eu d’interpellation. La police judiciaire a travaillé ardemment toute la nuit pour essayer de relever des traces et des indices."
"Ça devient insupportable"
Selon Rudy Manna, la police ne peut pas lutter, elle toute seule, contre les ravages provoqués par le trafic de drogue. "Je ne vous cache pas que la police aujourd’hui, malgré tous les efforts faits par le ministre de l’Intérieur, est démunie. On est seul face à tout ça, face à cet océan qu’on prend dans la gueule. On est volontaire mais désespéré face à cette situation. On en a clairement marre de ramasser des cadavres dans les rues marseillaises, souvent liés au trafic de stupéfiants", lance ce syndicaliste policier.
"Les deux premières victimes auraient aux alentours de 20 ans, la troisième aurait 16-17 ans, ajoute Rudy Manna. Je n’ai pas encore les détails précis, mais on tue pour tout et pour rien, pour des points de deal, des sacoches… Ça devient insupportable. Quand on dit que la police toute seule n’y arrivera pas, qu’on a besoin de toutes les institutions de l’Etat pour nous aider, c’est parce que la situation est clairement désespérée à Marseille. On ne peut avoir qu’un seul ministère qui fait les efforts. Il faut que tout le monde s’y mette."