La folle arnaque de deux jeunes Français qui ont piraté Uber Eats et volé 2,4 millions d’euros

Une arnaque monumentale: plus de 2 millions d'euros ont été dérobés à Uber Eats par deux hackers français. Des pirates informatiques qui ont exploité une faille de l'appli de livraison de nourriture.
Les deux hackers ont en fait créé sur Telegram, une appli de discussion cryptée, un fil, un groupe de personnes pas très regardantes qui ont envie de se faire livrer chez eux un bon petit plat, moins cher. Les pirates leur proposent de passer commande à leur place à -50%: par exemple 40 euros de sushis pour 20 euros seulement, payés en cryptomonnaie.
Via un faux compte client, les hackers commandent les fameux 40 euros de sushi sur la plateforme Uber Eats, ils payent la note. La nourriture est livrée, le restaurateur est payé, le client mange ses sushis, jusqu'ici rien de trop anormal.
Les deux jeunes mis en examen et placés sous contrôle judiciaire
Sauf que, et c'est là que la magouille commence, les pirates font croire à Uber Eats que la commande n'est jamais arrivée. Le service client d'Uber Eats rembourse rubis sur l'ongle le faux compte client. La commande a coûté zéro euro aux hackers, mais ils ont bien empoché les 20€ du client peu scrupuleux.
Multipliez ça par 137.000 faux comptes automatisés, deux ans et demi de commandes sous le manteau et vous arrivez à une escroquerie à 2,4 millions euros. Et ce n'est pas tout: ils vendaient également leur méthode sous forme de tutoriels sur Telegram: entre 300 et 500 euros.
Ce sont les cybergendarmes français qui leur ont mis le grappin dessus, alertés par Uber Eats qui trouvait qu'il y avait beaucoup de remboursements de commandes suspects. Leur profil, deux jeunes dans la vingtaine, des cracks de l'informatique qui "vivent dans le futur" d'après les autorités. L'un des mis en cause a été interpellé à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) et l'autre à Nanterre (Hauts-de-Seine).
Selon une autre source proche du dossier, le jeune homme interpellé en Ile-de-France, né en 1996, sans casier judiciaire et sans profession, est soupçonné d'être le propriétaire du canal Telegram, d'avoir touché de l'argent et d'avoir fait disparaitre environ 200.000 euros de cryptomonnaies. Les deux hommes ont été mis en examen et placés sous contrôle judiciaire jeudi à Paris, a précisé le parquet.