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Grève des livreurs Uber Eats: "Le gouvernement et les plateformes jouent de la précarité des travailleurs" selon Ludovic Rioux, livreur à Lyon

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Les 65.000 livreurs indépendants de repas à domicile qui travaillent avec Uber Eats, Deliveroo et Stuart sont appelés à la grève ce samedi et dimanche pour dénoncer une baisse de leurs rémunérations et demander l'ouverture de négociations. La grève est à l'appel de plusieurs syndicats : la CGT, l'Union indépendants et Sud Commerce.

Les livreurs Uber Eats lèvent le pied. Ils sont en grève ce samedi et dimanche. Ils dénoncent la baisse de leur rémunération. Elle serait de 10 à 40% selon les syndicats, après un changement de tarification opéré, le 1er novembre, par la plateforme de livraison en ligne.

Plus d'une dizaine de manifestations et rassemblements ont lieu ce samedi dans toute la France, notamment à Paris, ce midi, place Stalingrad. Les livreurs réclament aussi l’ouverture de négociations dans les prochains jours.

La CGT et Union-Indépendants maintiennent donc leur appel à la grève nationale et demandent le retrait de la nouvelle tarification ainsi que "la transparence du prix des courses et l'augmentation significative des rémunérations". Ludovic Rioux, témoin RMC, dans la Matinale Weekend, dénonce les conditions de travail des livreurs et les raisons de la grève.

La dénonciation d'une baisse de rémunération

Uber Eats a lancé un nouveau système de tarification dans toute la France. Les syndicats dénoncent une baisse de la rémunération des coursiers à cause d'un changement d'algorithme.

"Le calcul kilométrique des courses a été remplacé par un algorithme, dont le calcul est opaque, si bien que certains livreurs perdent jusqu'à plusieurs centaines d'euros par mois, alors que les conditions de travail sont déjà très difficiles", explique sur RMC Ludovic Rioux, secrétaire de la fédération CGT des transports et livreur à Lyon.

Le prix de la course a baissé entre 20 et 40 % par rapport à avant, selon les syndicats. Certains livreurs ont déjà perdu entre un et 20 % de chiffre d'affaire total sur une période de trois jours de travail à un mois.

En avril 2023, un premier accord avait été signé entre les plates-formes et les représentants des livreurs pour garantir à ces derniers un revenu minimal horaire fixé à 11.75 euros.

Le témoin RMC : Ludovic Rioux - 02/12
Le témoin RMC : Ludovic Rioux - 02/12
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Des conditions de travail de plus en plus précaires

Les livreurs dénoncent également des conditions de travail difficile et toujours plus précaire.

"Le gouvernement et les plateformes jouent de la précarité des travailleurs", explique Ludovic Rioux, secrétaire de la fédération CGT des transports à propos de la grève des livreurs Uber Eats.
"Les livreurs travaillent toujours plus longtemps et toujours plus vite pour gagner moins", affirme Ludovic Rioux dans la Matinale sur RMC.
"Beaucoup de clients l'ignorent mais les plateformes ne paient pas leurs cotisations sociales, c'est un autre motif de revendication. Quand un livreur a un accident, ce n'est pas compté comme un accident de travail", témoigne Ludovic Rioux.

Des rassemblements prévus dans toute la France

D'autres rassemblements sont prévus à Reims, La Rochelle, Bayonne, Aix-les-Bains, Issoire, Epernay, aussi sur l'Ile de la Réunion et dans d'autres villes disent les syndicats.

À Avignon, Orléans et Dijon, des réunions entre livreurs et CGT sont organisées pour discuter des modalités.

Les livreurs feront aussi grève à Marseille, Nantes, Rennes, Lille, Toulouse, Montpellier, Metz, Antibes, Cannes etc.

Baptiste Coulon et Cindy Nunes