RMC

La frustration des policiers dans les quartiers de Lyon qui s'embrasent: "On court beaucoup pour pas grand chose"

Grégory Joron, secrétaire général délégué du syndicat Unité SGP Police FO, était l'invité de RMC ce lundi et témoigne des violences qui émaillent certains quartiers de la banlieue lyonnaise ces derniers jours.

La métropole lyonnaise a été agitée depuis plusieurs nuits par des troubles urbains qui rappellent de mauvais souvenirs, sur fonds d'accusations contre les forces de l'ordre qui viennent de recevoir des renforts de Paris pour prévenir une éventuelle escalade.

La Duchère à Lyon jeudi soir, Rillieux-la-Pape vendredi, puis Bron samedi: la métropole lyonnaise a subi des débordements urbains à répétition marqués par des échauffourées entre jeunes et forces de l'ordre et de nombreux incendies de véhicules. La nuit de dimanche à lundi a été revanche assez calme.

"Même si on mettait du monde il y aurait quand même des affrontements"

Grégory Joron, secrétaire général délégué du syndicat Unité SGP Police FO, était l'invité de RMC ce lundi pour évoquer ce sujet. Il salue l'arrivée de renforts.

"Le problème vient pas du nombre, mais vient d'une petite partie de délinquants qui agissent impunément depuis des années, et qui pourrissent la vie de ces quartiers. Même si on mettait du monde il y aurait quand même des affrontements. Le lien est totalement brisé avec cette jeunesse."

"Il y a pas mal de frustration quand même, on court beaucoup pour pas grand chose"

Ces troubles sont le fait de petits groupes mais ils ravivent chez certains les sombres souvenirs de 2005 et 2015, lorsque les banlieues lyonnaises s'étaient embrasées à tour de rôle.

"C'est pas une nouveauté, mais on a l'impression que ça a accélère et il y a un effet de loupe des médias. Il y a pas mal de frustration quand même, on court beaucoup pour pas grand chose. Il y a une topographie compliquée pour des actions de police, on a affaire souvent à des mineurs extrêmement mobiles. Il faut des gros moyens souvent pour pouvoir procéder à des interpellations."

5 personnes sont toujours en garde à vue et 4 mineurs ont été présentés à un juge d'instruction dimanche soir, après les 3 soirées mouvementées entre jeunes de quartiers et force de l'ordre depuis la fin de la semaine dernière. 21 personnes, dont une majorité de mineurs, ont été arrêtées a indiqué le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.

J.A.