"On dit stop": les policiers municipaux en grève pour obtenir des salaires adaptés à leurs missions

Plusieurs syndicats de policiers municipaux sont en grève. Certains n'ont pas travaillé dimanche soir, d'autres ne travailleront pas pour le réveillon du 31 décembre. C'est le cas, par exemple, à Draguignan, dans le Var, où 100% des effectifs seront en grève pour la soirée du Nouvel An.
Cet appel à la grève a été suivi à environ 25% sur le territoire français. "À Paris, c'est très bien suivi, comme dans le Nord", précise Thierry Colomar, président de la Fédération nationale des policiers municipaux de France.
Une action lancée par onze syndicats de la profession. "En ce qui concerne les grèves du 24 et du 31 décembre, ce sont des grèves de présence, c'est-à-dire que les policiers municipaux grévistes ne participent pas à la sécurité par exemple des lieux de culte", détaille Thierry Colomar, invité d'Apolline Matin, sur RMC ce lundi.
"Qu'on se rassure, ça a été fait surtout dans les communes où il était évident que les forces étatiques pouvaient remplacer les policiers municipaux", précise-t-il.
Les policiers municipaux voulaient "une action qui marque" pour "qu'on se fasse écouter par le gouvernement" selon Frédéric Biedak, président du syndicat national de la police municipale.
Des agents "traumatisés"
Pour Thierry Colomar, ce mouvement est justifié, à force d'avoir des responsabilités supplémentaires. "Ces missions que l'on nous donne nous font courir beaucoup plus de risques sur la voie publique. Pas seulement pour notre intégrité physique mais aussi notre intégrité morale", explique-t-il.
"On a des agents qui reviennent de mission et qui sont traumatisés", ajoute-il.
Le président de la FNPMF estime que le travail des policiers municipaux mérite plus de reconnaissance financière, qui "doit passer par une réévaluation de notre grille salariale et que nos primes soient ajoutées au calcul de nos retraites". Frédérik Biedak regrette également qu'après 35 ans de service, un policier municipal touche une retraite allant de 1.200 à 1.400 euros.
Les policiers municipaux font déjà une opération "grève des contraventions" depuis octobre, "toujours en cours". "Les collègues ne verbalisent plus, sauf ce qui est dangereux, les feux rouges, les ceintures, les vitesses, etc. Mais tout ce qui ne pose pas de problème de sécurité des biens et des personnes, ce n'est pas verbalisé", détaille Thierry Colomar.
Le parcours de la flamme olympique sous la menace
S'ils ne sont pas entendus, une nouvelle mobilisation est déjà prévue le 3 février prochain devant les préfectures de région. Les policiers municipaux réfléchissent également à d'autres modes d'action. "Il est possible que nous demandions aux policiers municipaux" qui sont censés protéger le parcours de la flamme olympique dans certaines communes de "ne pas le faire", menace Thierry Colomar.
Le 31 décembre, s'il y a une voiture qui brûle ou un stationnement gênant, ce ne sont peut-être pas des policiers municipaux qui interviendront. Leur absence sera compensée sur le terrain par des pompiers ou des policiers nationaux.