"Personne n’a réagi, ni pendant ni après": frappée pour avoir porté une jupe à Strasbourg, Elisabeth raconte sur RMC
La sureté départementale du Bas-Rhin a ouvert une enquête pour "violences commises en réunion suivies d'une incapacité n'excédant pas 8 jours" après la plainte déposée par Elisabeth, une étudiante de 22 ans, qui assure avoir été agressé à Strasbourg.
Trois hommes auraient pris à partie la jeune femme, lui reprochant de porter une jupe avant de la frapper au visage, selon un communiqué de la DDSP (Direction Départementale de la Sécurité Publique) du Bas-Rhin. Les photos de son visage tuméfié avec l'œil droit gonflé et fermé, postées sur les réseaux sociaux, ont suscité de nombreuses réactions indignées.
"Cela s’est passé entre 13 et 15 heures. J’ai croisé ces hommes qui m’ont insulté parce que j’avais une jupe. Je me suis permise de les regarder et ils m’ont dit de de fermer ma gueule et de baisser les yeux. L’un m’a attrapé par un bras, l’autre par un second bras m’immobilisant totalement tandis que le dernier m’a frappé au visage avant que les trois s’enfuient en courant", explique sur RMC Elisabeth, la femme agressée.
"Ce n’est pas pour trois personnes que je vais arrêter de mettre une jupe"
La jeune femme regrette que la quinzaine de témoins de la scène soit restée passive : "Personne n’a réagi, ni pendant ni après. Ça s’est passé tellement vite que personne n’a crié ou appelé la police, pas même moi. Ce qui est révoltant c’est qu’après personne n’est venu me voir", déplore Elisabeth.
Pas question pour autant de changer de comportement. La victime qui témoigne à visage découvert dans tous les médias assure qu’elle continuera à porter des jupes quoiqu’il arrive : "En été il fait chaud, je ne vais pas mettre un pantalon. Une jupe n’a rien de vulgaire ou d’indécent. Ce n’est pas pour trois personnes que je vais arrêter", conclu-t-elle.
Marlène Schiappa doit se rendre à Strasbourg ce mercredi. La ministre déléguée chargée de la citoyenneté, à l'origine de la loi contre le harcèlement de rue entrée en vigueur en août 2018, a dénoncé "des faits inadmissibles, s'ils sont avérés".