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Prison: faut-il interdire les sorties culturelles pour éviter les évasions?

L'évasion de deux détenus lors d'une sortie en forêt, mardi, interroge sur la sécurité lors des sorties culturelles et rouvre le débat autour du manque de personnel en prison.

L'évasion de deux prisonniers de Fleury-Mérogis, lors d'une balade dans la forêt de Fontainebleau ce mardi, pose question. Ils participaient à une sortie course à pied avec d'autres détenus et des encadrants, et se seraient enfuits en prétextant une envie pressante. Cet événement interroge sur la sécurité des sorties culturelles.

Ce n'est pas le premier cas de ce genre. En 2022, un prisonnier de Valence s'était évadé lors d'une sortie au zoo, à Nancy. Un prisonnier s'était aussi échappé pendant une représentation à l'Opéra de Lorraine. Et dans l'Aube, un détenu s'était enfuit d'un musée.

Périco Légasse, chroniqueur d'"Estelle Midi" sur RMC et RMC Story, juge ces événements comme des "accidents". Il faut "une rigorisation des mesures et des protocoles", ajoute-il. Selon les données du Conseil de l'Europe, la France présente un taux d'évasion de 4 pour 10.000, ce qui la place dans la moyenne des pays européens.

Un problème d'encadrement

Secrétaire général adjoint du syndicat pénitentiaire des surveillants, Philippe Kuhn n'est pas contre ces sorties "dès lors qu'on peut bien les encadrer et les surveiller". Mais le problème, selon lui, c'est qu'il n'y a pas assez de personnel.

"C'est déjà compliqué à l'intérieur, alors à l'extérieur... On n'a rien pour les empêcher de partir", clame-t-il.

Actuellement, le secrétaire général du syndicat précise que les détenus sont accompagnés par des conseillers d'insertion et des moniteurs de sport lors de ces sorties. "Des moniteurs de sport qui, avant, étaient des surveillants, mais maintenant on prend des contractuels puisqu'on n'arrive pas à recruter", déplore Philippe Kuhn, qui assure que les personnels de prison font leur maximum.

T.R.C.