RMC
Police-Justice

Procès de Rédoine Faïd: avant son évasion, le calme du détenu avait alerté la direction de la prison

Procès de Redoine Faïd (dessin d'illustration)

Procès de Redoine Faïd (dessin d'illustration) - RMC (Marion Dubreuil)

Le procès de Rédoine Faïd se poursuit devant les assises de Paris. Jeudi, les surveillants pénitentiaires étaient entendus, et notamment la directrice adjointe de la prison de Réau, de laquelle il s'est évadé. Elle affirme avoir été alertée en 2018 par le calme du détenu.

Neuvième jour du procès de Rédoine Faïd, pour son évasion le 1er juillet 2018 de la prison de Réau, en Seine-et-Marne. La cour d’assises de Paris doit entendre ce vendredi les policiers qui ont mis fin à la cavale de Rédoine Faïd.

Jeudi, ce sont les surveillants pénitentiaires spectateurs impuissants lors de son évasion qui ont défilé à la barre. À l’été 2018 pourtant, la direction de la prison de Réau avait déjà fait part de ses inquiétudes.

La directrice adjointe de Réau avait alerté dès le printemps 2018 l’administration pénitentiaire d’un risque d’évasion de Rédoine Faïd. Elle avait constaté plusieurs survols de la prison par des drones, notamment vers le quartier d’isolement et la cour d’honneur.

Un calme qui avait mis la puce à l'oreille

Elle avait aussi remarqué le calme de Rédoine Faïd.

“Ce n’est jamais rassurant chez un détenu particulièrement signalé. On traque alors le moindre regard, un changement d’attitude. On fait du comportementalisme de base”, explique-t-elle à la cour en visioconférence.

“Force est de constater que vous ne vous êtes pas trompée”, ponctue un avocat général.

Le transfert de Rédoine Faïd n’a été acté qu’au début de l’été, trop tard. Le 1er juillet, le braqueur s’était déjà évadé. La veille, il avait nargué son voisin de cellule depuis sa fenêtre. “Je te dis à plus tard parce que demain, je suis libérable. La ministre de la Justice m’a fait un cadeau en me mettant à Réau”, avait-il indiqué. Rédoine Faïd s’en amuse encore aujourd’hui, enfermé dans son box vitré.

Marion Dubreuil avec Guillaume Descours