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Police-Justice

Procès des attentats de janvier 2015: pourquoi certaines peines sont "modérées"?

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Pour sept des quatorze accusés, les juges n'ont pas retenu le caractère terroriste de leurs actions. Pour les autres, la justice a estimé qu'ils ne pouvaient ignorer les intentions des terroristes.

En sortant de la salle d’audience des avocats de victimes des attentats de 2015 ont salué "une décision modérée", les peines étant pour la plupart inférieures aux réquisitions. Les juges semblent avoir considéré ce qu’ont martelé les avocats de la défense : dans beaucoup de domaines l’accusation manquait de preuve.

Mais il y a quand même des peines lourdes, l’écart est d’ailleurs frappant 30, 20 ans de prison d’un côté seulement 4 ou 5 de autres. Un écart qui s’explique : pour 7 accusés les juges n’ont pas retenu le caractère terroriste de leur action, ils ne savaient pas que leur trafic contribuait à la préparation d’un attentat terroriste.

Pour les autres, ils ne pouvaient ignorer selon les juges, la radicalisation, et ce que préparait Amedy Coulibaly et les frères Kouachi. Hier, c'est Ali Riza Polat qui a été le plus lourdement sanctionné dans la salle: celui que l'on surnomme le bras droit de Coulibaly a été condamné à 30 ans de réclusion criminelle pour celui qu’on surnomme le bras droit de Coulibaly.

Les victimes soulagés

Pour l’avocate de victimes Catherines Szwarc l’important c’est que des condamnations aient été prononcées: "Ils ont tous été condamnés, quelque soit leur degré d'implication et leur responsabilité". Ce n'est pas de lourde sanctions que venaient chercher non plus Michel Catalano, l'imprimeur pris en otage par les frères Kouachi: "Ce que je suis venu chercher c'est un certain nombre de réponses. Je m'étais préparé au fait de ne pas avoir de réponses à toutes les questions mais j'espère que cela va clore quelque chose dans ma tête".

Passer à autre chose, c’est le rêve de toutes les victimes des attentats de 2015, comme Lassana Bathily employé de l’hypercasher: "Pour nous c'est un soulagement. J'espère que l'on va trouver une nouvelle vie. Pendant six ans ont été angoissés et grâce à ce procès on peut tourner la page".

Une page qui se tourne mais peut être pas la fin de l’histoire, l’avocate d’un des accusés a déjà annoncé qu’il fera appel de la décision. 

Maxime Brandstaetter (avec Guillaume Dussourt)