Procès Le Scouarnec: des avocats dénoncent le comportement détaché de l’ancien chirurgien
Après une première interruption en mars en raison du coronavirus, le procès de Joël Le Scouarnec pour viols et agressions sexuelles sur quatre mineures a repris lundi à Saintes, devant la cour d’assises de Charente-Maritime.
Parmi les victimes, deux nièces du chirurgien dont il aurait abusé lorsqu’elles étaient enfants, une ancienne patiente âgée de quatre ans au moment des faits et son ancienne voisine âgée de six ans qui l’a dénoncé en 2017 permettant de lever le voile sur une affaire de pédophilie tentaculaire.
Lors de cette première journée d’audience, Joël Le Scouarnec est resté évasif et fermé déplore maître Céline Astolfe, avocate de la fondation pour l’enfance partie civile au procès.
"On a des déclarations à minima et lorsque que des questions sont posées sur la reconnaissance des faits eux-mêmes, finalement, on se rend compte qu’on est peut-être encore moins avancé qu’au mois de mars et c’est regrettable pour les victimes qui attendent beaucoup de ce procès”, affirme-t-elle.
"On n'a rien pu déceler de lui"
Le chirurgien aurait même des moments d’amnésies affirme Laure Boutron-Marmion avocate de l’association Face à l’inceste. “Face à sa sœur, il a essayé d’éluder quand elle lui a posé des questions donc on n'a rien pu déceler de lui”, regrette-t-elle.
Une posture très pénible pour les parties civiles regrette Francesca Satta, avocate de l’une des victimes.
“On verra à l'issue de ce procès si on a véritablement un homme qui enfin ose se comporter comme un homme et pas comme quelqu’un qui fuit ses responsabilités”, indique-t-elle.
L’enjeu du procès est aussi de comprendre ce qu’il y a dans la tête de Joël Le Scouarnec ajoute l’avocate. “Son comportement rend pour l’instant les choses impossibles”, conclue-t-elle.