Qui est Hubert Bonneau, le patron de la gendarmerie qui craint un “conflit armé”?

Un courrier du patron des Gendarmes à ses hommes a fait beaucoup de bruit ces dernières heures. Mais qui est Hubert Bonneau, directeur Général de la Gendarmerie Nationale?
Ce dernier a alerté sur le risque envisageable “d’une agression du sanctuaire national”. Dans ce courrier, il y a dix jours, que publie Le Monde mardi, Hubert Bonneau insiste sur le rôle des Gendarmes pour “préserver la cohésion nationale”, dans un contexte, écrit-il, de “volatilité politique inédite”.
Guerre au narcotrafic
Mais craint-il vraiment une “agression” sur le sol français? Quand Hubert Bonneau écrit “le contrat opérationnel des Armées est plus que jamais tourné vers l’hypothèse d’un engagement majeur”, ça peut faire froid dans le dos. “Nous devons au plus tôt affermir notre force collective, être prêts à intervenir sur tout le spectre des adversités”.
Mais alors attention, Hubert Bonneau n’est pas en train de dire que les Russes sont à Strasbourg. Sans doute est-ce plutôt un message de mobilisation. Comme quand le président veut doubler la réserve opérationnelle. Il rappelle les gendarmes à leur statut. “Si vis pacem, para bellum”, comme veut l’adage: “si tu veux la paix, prépare la guerre”. N'est-ce pas son rôle de se tenir prêt finalement?
C’est étonnant côté gendarmerie, qu’on attend plutôt l’institution sur les dossiers intérieurs au pays. Mais Hubert Bonneau évoque aussi le risque intérieur: les stupéfiants, la criminalité, les violences… C’est aussi une “agression du sanctuaire national” finalement. On dit bien mener une guerre au narcotrafic.
Un CV impressionnant
Le patron des Gendarmes, c’est bien sûr un militaire de carrière. Le Général a vécu l’histoire moderne de la gendarmerie. Parachutiste en poste à Alger lors du détournement du vol Alger-Paris en 1994, moins d’un an après, c’est lui qui dirige la traque du terroriste Khaled Kelkal en banlieue lyonnaise.
Une vingtaine d’années plus tard, il est à la tête du GIGN. Il dirige l’élite de la Gendarmerie Nationale au moment des attentats de 2015. C’est sous son commandement que seront traqués, puis abattus les frères Kouachi, à Dammartin-en-Goële, quelques jours après le massacre de Charlie Hebdo.
Un sacré CV, donc. Celui aussi d’un Général qui a supervisé les 6.000 gendarmes venus de tout le pays pour sécuriser le 80ème anniversaire du débarquement en juin dernier. Hubert Bonneau sera d’ailleurs l’invité d’Apolline de Malherbe jeudi matin à 8h30 sur RMC-BFM.