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"Ras-le-vol": ce commerçant se bat face au vol à l'étalage et diffuse les visages des voleurs

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Jérôme Jean a décidé de prendre le risque de diffuser les images des vols à l'étalage qu'il subit à Amiens (Somme) et a créé un collectif de commerçants nommé "Ras-le-vol", estimant que tout le territoire est concerné. Il rencontre le porte-parole du gouvernement Olivier Véran ce mercredi.

"J'assume". Excédé par les vols à répétition, qui se multiplient ces dernières années, un commerçant a décidé de ne plus se laisser faire: il diffuse le visage non-flouté des voleurs sur les réseaux sociaux. Jérôme Jean est à la tête d'un magasin de prêt-à-porter dans la ville d'Amiens (Somme), et sait qu'il est dans l'illégalité en faisant cela. Mais peu importe. Il estime que "personne ne bouge" face au vol à l'étalage, et prend ainsi sa propre initiative de lui-même, exaspéré que rien ne se passe après avoir déposé plainte.

"On est des milliers à être pollués, gangrénés par le vol"

"J'ai le sentiment que la police n'a pas toujours les moyens de pouvoir de résoudre ce type d'affaires", explique-t-il ce mercredi matin face à Apolline de Malherbe sur RMC. "Ce sont peut-être des affaires mineures, mais nous, les commerçants, ça nous pollue la vie au quotidien et on en a ras-le-bol", lance-t-il, notant que les voleurs sont très organisés, au point que ce serait, selon lui, devenu un "métier" de voler.

Il assure risquer jusqu'à 45.000 euros d'amende pour diffuser de cette façon des images de vidéo-surveillance non-floutées, mais ne semble pas plus inquiet que cela. "J'ai pris un avocat et je vais me battre", assure-t-il, déterminé. "Pour moi mais aussi pour défendre la cause des commerçants".

"On est des milliers à être pollués, gangrénés par le vol. Mais il n'y a pas d'agression, de violence, donc les médias en parlent moins", juge-t-il.

Face à Olivier Véran, "ce ne sera pas pour faire de la figuration"

Sacs qui permettent aux produits dotés d'un antivol de ne pas bipper à la sortie du magasin, techniques de plus en plus rôdées... Les voleurs ont toujours "un temps d'avance" dénonce Jérôme Jean, et ce, dans la France entière.

"Ce sont des réseaux organisés. Dans certaines villes, ils louent des logements pour stocker ensemble les butins des vols", avance-t-il.

Après avoir interpellé Olivier Véran à ce sujet dans l'émission de Cyril Hanouna Touche pas à mon poste, il sera reçu par le porte-parole du gouvernement ce mercredi après-midi. "Si ce n'est que pour faire de la figuration, ce n'est même pas la peine que j'y aille. Je vais lui faire des propositions concrètes", promet-il.

Parmi ces propositions, il aimerait pouvoir afficher des stickers prévenant que les voleurs seront affichés sur les réseaux sociaux. "Les commerçants en ont marre, ils se rassemblent", prévient-il, alors qu'il invite les commerçants qui subissent une recrudescence de vol à le rejoindre dans un collectif intitulé "Ras-le-vol".

"Je compte bien dire au ministre que je ne suis pas tout seul. Et on va agir", menace-t-il.

James Abbott