Roman Polanski relaxé des faits de diffamation à l’encontre de Charlotte Lewis

Roman Polanski en mai 2017 à Cannes - - Valery Hache - AFP
Roman Polanski a été relaxé par le tribunal judiciaire de Paris ce mardi des faits de diffamation à l’encontre de Charlotte Lewis. Cette dernière avait déposé plainte en diffamation contre le réalisateur pour une interview à Paris Match dans laquelle il avait dit à propos d’elle: "La première qualité d’un bon menteur, c’est une excellente mémoire. (...) On mentionne toujours Charlotte Lewis dans la liste de mes accusatrices sans jamais relever ses contradictions".
"J’ai eu mon client au téléphone, il était heureux" a affirmé Me Delphine Meillet, l’avocate du cinéaste.
Le tribunal estime que les propos poursuivis portent au moyen "de considérations très générales, un jugement de valeur sur le caractère versatile de la partie civile eu vu de l’important décalage entre l’admiration et la reconnaissance à l’égard du réalisateur et la dénonciation de la nature violente de leur relation au moment où elle décide de participer en 2010 à la vindicte engagé contre lui, ce qui ne renvoie pas à des faits précis susceptibles de porter atteinte à l’honneur et à la considération de la partie civile", selon une première version de la décision à laquelle RMC a eu accès.
"Au surplus, précise ce document de travail, dès là que la poursuite ne s'étend pas aux propos précisant l'objet du mensonge dénoncé par Roman Polanski, soit les faits de viol allégués par Charlotte Lewis mais vise uniquement les considérations générales livrées par le premier sur le caractère de la seconde, décrite comme inconstante, dotée d’une mémoire défaillante (…) il ne saurait y être décelé, même par insinuation, le moindre fait précis susceptible de caractériser une diffamation publique au sens de la loi", est-il précisé dans le jugement.
Le tribunal correctionnel de Paris a néanmoins débouté Roman Polanski de ses demandes de dommages et intérêts, estimant que Charlotte Lewis n’a pas commis d’abus de constitution civile car elle n’a pas "agi de mauvaise foi ou témérairement".
Charlotte Lewis va faire appel
Pour l’avocate de Roman Polanski, le tribunal vient de "consacrer les droits de la défense, un jour symbolique, le premier jour du festival de Cannes, 14 ans jour pour jour après les premières accusations de viol par Charlotte Lewis".
Charlotte Lewis, elle, est sortie de la salle d’audience très émue: "Je me sens seule mais je ne m’arrêterai pas là, je veux obtenir justice et je ferai appel.