Un ex-surveillant de Bétharram mis en examen: "Qu'il soit jugé et qu'il assume", réagit une victime

Un ex-surveillant général de Bétharram a été mis en examen pour viol et placé en détention provisoire vendredi dans cette affaire de violences sur mineurs s'étalant sur des décennies, où la prescription a bénéficié aux deux autres hommes placés en garde à vue.
Ces trois personnes sont les seules encore en vie parmi les 11 mises en causes pour viols aggravés et agressions sexuelles aggravées par les 112 victimes déclarées au sein de l'établissement scolaire catholique situé dans les Pyrénées-Atlantiques.
"La peur vient de changer de camp": cette phrase, Julien, la répète à plusieurs reprises, comme s'il n'y croyait pas encore. Il n'avait que 13 ans quand ce surveillant l'a agressé sexuellement et violé lors d'un voyage scolaire organisé par Notre-Dame-de-Bétharram. "Je suis content que la lumière soit faite. J'espère qu'il soit jugé et qu'il assume ce qu'il a fait à ce moment-là", confie-il auprès de RMC.
Les victimes appelées à se manifester auprès de la justice
Un potentiel procès n'est pas pour tout de suite car il en est persuadé, d'autres victimes n'ont pas encore porté plainte. Tous les différents agresseurs de l'établissement catholique n'ont pas non plus été identifiés. Ce n'est que le début véritable marathan judiciaire assure Alain Esquerre, porte parole de l'association des victimes de Bétharram.
"On n'en est qu'au départ. Ce n'est pas un point d'aboutissement. Ce dossier est tentaculaire. On va avoir de nouvelles plaintes, la parole est en train de se libérer grâce à la jurisprudence Bétharram", estime Alain Esquerre, qui appelle toutes les victimes à se manifester auprès de la justice.
Des centaines de plaintes déposées
Si 140 anciens élèves ont d'ores et déjà dénoncé devant la justice toutes sortes de violences et d'agressions sexuelles, le collectif de victimes de Bétharram a assuré que de nouvelles plaintes sont déjà en train d'être rédigées.
A ce jour, le collectif a recensé plus de 140 dénonciations, dont près de 70 relatives à des faits d'ordre sexuel, très souvent prescrits. Le parquet de Pau avait ouvert, le 1er février 2024, une enquête préliminaire après le dépôt d'une vingtaine de plaintes d'anciens élèves de cet établissement catholique béarnais, longtemps réservé aux garçons, avec son pensionnat de sinistre réputation dans toute la région. Une information judiciaire a été ouverte vendredi.