Affaire Bétharram: "Toutes les victimes appelées à se manifester auprès de la justice"

Le collectif des victimes de violences au sein de l'établissement Notre-Dame-de-Bétharram "se félicite d'être enfin entendu par la justice" après l'ouverture vendredi d'une information judiciaire pour viol et agression sexuelle contre un ancien surveillant, a déclaré son porte-parole Alain Esquerre.
"Je pense qu'il va y avoir d'autres Bétharram qui vont se manifester, parce que la parole est en train de se libérer grâce à la jurisprudence Bétharram", a-t-il réagi ce vendredi devant la presse.
"Ceci étant dit, nous regrettons que pour le moment, une information judiciaire contre la personne morale de Bétharram ne soit pas ouverte, alors qu'il est manifeste qu'elle a accueilli en son sein, de manière répétée et systémique, toutes ces violences et perversités", a poursuivi Alain Esquerre.
"J'appelle toutes ses victimes à se manifester auprès de la justice pour tous les faits criminels qu'il a pu commettre au sein de l'établissement de Bétharram ou lors des sorties scouts entre 1984 et février 2024, date de sa suspension", a ajouté lors d'une conférence de presse à Pau Alain Esquerre, lui-même ancien pensionnaire de ce collège-lycée catholique béarnais.
Deux hommes libres en raison de la prescription des faits
Deux autres hommes également placés en garde à vue mercredi ont été laissés libres en raison de la prescription des faits qui leur étaient reprochés. Alain Esquerre a également exhorté à témoigner les anciens élèves ayant pu subir des violences de "l'autre surveillant général né en 1955", libéré vendredi.
À ce jour, son collectif, qui s'est formé fin 2023, a recensé plus de 140 dénonciations, dont près de 70 relatives à des faits d'ordre sexuel. "On n'en est qu'au départ. Ce dossier, il est tentaculaire, il va y avoir de nouvelles plaintes", a-t-il assuré.
Pour lui, "l'État a failli et n'a pas protégé les enfants de Bétharram qui n'avaient que leurs pleurs comme soutien". Il a ainsi appelé "à un sursaut national pour faire des violences une priorité nationale".