Après Edouard Philippe, LR veut remettre en cause les accords d’immigration avec l’Algérie

Éric Ciotti à l'Assemblée nationale le 21 novembre 2017 - BERTRAND GUAY / AFP
Aussitôt formulée, aussitôt reprise. Lors de leur réunion de groupe hier, les députés Les Républicains ont décidé de présenter une proposition de résolution pour "dénoncer l’accord franco-algérien" de 1968. Une proposition faite dans une interview à L’Express lundi, par Edouard Philippe où l’ancien Premier Ministre préconise une remise en question de cet accord entre France et Algérie.
Ce dernier crée un système spécifique pour les conditions d’immigration des ressortissants algériens, avec des conditions d’entrée sur le territoire 'facilitées' selon le Ministère de l’Intérieur.
Une obtention de titre de séjour accélérée
Par exemple, l’obtention d’un titre de séjour de dix ans est accélérée, et le regroupement familial est simplifié pour les ressortissants algériens. Dans cette proposition de résolution des Républicains, que nous avons pu consulter, les députés LR expriment de vives critiques contre cet accord international:
"L’accord de 1968 a été négocié dans un contexte politique, diplomatique et économique très différent des réalités contemporaines, de sorte que l’accord a aménagé un régime juridique extrêmement favorable aux Algériens que plus rien ne justifie aujourd’hui", précise le texte.
La résolution évoque également un "droit automatique à l’immigration injuste, injustifié, immérité et inapproprié". Ce mercredi, le président LR du Sénat Gérard Larcher appelle lui aussi à "réexaminer" ce traité frano-algérien.
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Une résolution dans les prochains jours
Selon un cadre du parti, la proposition de résolution doit être officiellement déposée à l’Assemblée Nationale dans les prochains jours. Son examen ne pourra pas être immédiat: la prochaine niche parlementaire des Républicains, c’est-à-dire la prochaine journée dédiée à leurs propositions, n’aura lieu qu’en décembre.
SI cette résolution est votée, cela ne signifierait pas pour autant la fin de ce traité: c’est une prérogative de l’État. L’objectif pour LR est avant tout de mettre la pression sur le camp présidentiel, d’autant plus après la prise de position d’Edouard Philippe.